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BREVE HISTOIRE DE LA POLOGNE.

L'histoire de la POLOGNE semble débuter avec Frédéric BARBEROUSSE lointain successeur de CHARLEMAGNE qui envahit en 1157 les territoires situé à l'Est de son empire. Une succession de ducs et de grands-ducs aux noms pittoresques - BOLESLAS le Frisé, BOLESLAS le long, CASIMIR le Juste, LESTCO le Blanc - écrivent une histoire mouvementée jusqu'à un certain CONRAD de Mazovie.

En 1226, en conflit avec ses voisins du Nord, il devra trouver un compromis avec ceux-ci : il abandonnera à la milice allemande des Chevaliers Teutonique la région située au Nord de la Vistule, établissant ainsi les fondements de l'Etat prussien (état qui, au fil des siècles, deviendra le puissant empire allemand de GUILLAUME II), afin de conserver l'essentiel de ces territoires.

A la fin du 13ème siècle, l'idée du royaume de POLOGNE avait mûri. Le premier roi de POLOGNE est le Prince PRZEMSYL Il qui se fait sacrer à Gniez en 1295. Puis JAGELLON, déjà Prince de Lituanie, baptisé en Cracovie en 1386, devient roi à son tour sous le nom de VLADISLA. Il règne alors sur un grand et puissant pays puisque la POLOGNE s'étend du Nord au Sud, de Memel au bord de la Baltique Suédoise jusqu'aux river de la Met Noire, et d'Ouest en Est, de la Mazovie, l'actuelle Silésie, jusqu'aux portes de Moscou !

Mieux, quelques années plus tard (en 1410), VLADISLA écrase la déjà ambitieuse Prusse à Tannenberg. Celle-ci deviendra la vassale de la POLOGNE par la paix de Torun. Plus tard, Vladislav prétendra même au trône de SUEDE.

Mais à la fin du 15ème siècle, voici que les puissants voisins de la Pologne se manifestent. Notamment les Turcs qui, déjà maîtres de Constantinople, occupent par la force les régions polonaises de La Mer Noire.

Puis, au coeur, de L'Europe Centrale, c'est la redoutable Autriche qui devient menaçante. Grâce à des mariages judicieux, celle-ci étend sa domination principalement grâce à celui de Ferdinand avec l'héritière de La Bohème et de la Hongrie. Ainsi s'ébauchera l'empire Austro-hongrois.

Justement, à cette époque, La France de Louis XII, menacée sur ces frontières par les Armées Impériales d'Autriche, va faire appel, pour la première fois, à La lointaine Pologne, pour ouvrir un front sur la frontière est de son ennemie. L'Empereur Maximilien d'Autriche reconnaît alors en Ivan III le Tsar de toutes les Russies : Un nouveau et redoutable ennemi vient de naître sur les frontières est de la Pologne. Alors va commencer le déclin de ce pays.

C'est à cette même époque qu'un Hohenzollern, Albert, est reconnu roi de Prusse. Il n'a de cesse de convertit au luthérianisme tous les peuples de la Baltique. Cette intransigeance religieuse sera une raison d'affrontement avec le catholicisme fervent de la Pologne.

En Pologne, La lignée royale étant restée sans descendance mâle, il fut décidé que l'attribution de la couronne ce ferait par élection, chaque membre de la noblesse polonaise exprimant son vote. Or, c'est un Français, Henri de VALOIS, qui est élu Le 21 février 1574 ! Choix qui s'explique par le fait que la France était l'ennemie des Habsbourg autrichiens. Etrange destin que celui de ce pays qui se donne pour monarque un futur roi de France ! Lequel ce désintéressera d'ailleurs de sa couronne polonaise dès qu'il recueillera la couronne française à l'occasion de la succession de CHARLES IX. Les princes polonais durent se choisit un autre roi.

VLADISLA IV, le nouveau monarque, fait de Varsovie sa résidence et la capitale du pays. Il décide d'intervenir dans la guerre de Trente Ans où s'affrontent catholiques et protestants, guerre qui embrase toute l'Europe, France compris Alors le roi de Suède CHARLES X envahit ta Pologne en 1651 et occupe Varsovie et Cracovie. LOUIS XIV intervient et réussit à sauver VLADISLA I en concluant la paix d'OLIVIA en 1660.

Au cours de ces terribles années, la Pologne perdra une grande partie de ces territoires. Au profit du Tsar : KIEV, WILNA, SMOLENSK, et la rive gauche du DNIEPR , la Livonie. De plus, elle devra renoncer à toute prétention au trône de ce pays. Les années de grandeur de la Pologne sont terminées. Son calvaire commence.

Un homme évitera cependant à La Pologne l'anéantissement total : Jean SOBIEKI. Il résista héroïquement face aux Turcs, aux Tartares et aux Cosaques. Marié à une Française, il est partisan d'une alliance avec LOUIS XIV. Malheureusement ce dernier, pour des raisons diplomatiques, préféra assurer la paix entre la Pologne et l'Empire Ottoman, dont l'ambassadeur sera reçu dans cette optique en grandes pompes à Versailles : Il s'agira de la fameuse visite du "Grand Turc",

A nouveau la Suède envahit le pays. Son souverain, CHARLES XII, fait élire moi de Pologne Stanislas LECZINSKI.

La Suède règne sur toute cette région d'Europe et semble invincible. Cependant, en 1709, le Tzar Pierre le Grand, humilié, par ces défaites spectaculaires face aux Suédois de CHARLES X, veut ce venger. Il écrase l'armée de son successeur, CHARLES XII, à Poltava. Cette victoire, qui retentira dans toute l'Europe, fera de la Russie une grande puissance à part entière dont il faudra désormais tenir compte.

Pierre le Grand, maître du jeu en Europe de l'Est, destituera Stanislas LECZINSKI pour placer un homme tout dévoué à sa cause AUGUSTE III. Stanislas LECZINSKI est contraint à l'exil. LOUIS XV, qui a épousé sa fille Marie, ne peut ni ne veut lui apporter aide militaire ou secours politique. Comme lot de consolation, il lui donnera le Duché de Lorraine... en viager ! Au­trement dit, la Lorraine reviendra à la couronne française à sa mort !

C'est ainsi qu'un roi polonais va régner sur Nancy jusqu'en 1766 et... fera édifier l'église de Crévic, mon village natal.

Enfin, lassés pas leurs incessants combats contre la Pologne, la Prusse, l'Autriche et la Russie décident de régler définitivement leurs querelles avec un traité. Déchiquetée, partagée entre ces trois loups, la Pologne indépendante dis­paraît : CATHERINE Il de Russie obtiendra la Livonie et les provinces lithuaniennes de la rive orientale de la Duna et du Dniepr ; Marie-Thérèse d'Autriche recevra la Galicie ; FREDERIC Il de Prusse, le seul mâle de la meute, s'attribuera la part du lion : la Poméranie et la Silésie, le coeur de l'ancienne Pologne, avec Varsovie et Cracovie, Poznan et Lublin, décidant ainsi du sort de population dont les hommes devront un jour, en 1914, porter l'uniforme de l'armée allemande !

Ce partage, conclu en 1772 et amendé en 1795, subsistera sans grande mo­dification jusqu'à la fin de la guerre de 1914-1918.

Bien que la Pologne ait été ainsi rayée de la carte d'Europe, l'espérance de la résurrection nationale y demeure, ardente et vivace. Le Général DOMBROWSKI rassemble ses troupes nous les drapeaux de NAPOLEON 1er... Celui-ci, très épris de la Comtesse polonaise Maria WALEWSKA, saisit l'occasion du traité de Tilsitt, en 1807, pour reconstituer le fugace Grand-Duché de Varsovie. Il ne durera que sept ans.

Pourtant, l'Empereur de France aura le temps d'introduire en Pologne son code civil et d'instaurer la conscription : Des régiments polonais seront enrôlés dans ses armées sous le commandement du Maréchal PONIATOWSKI. Ils se couvriront de gloire sur tous les champs de bataille, et resteront fidèles à ta France jus­qu'à la fin de l'Empire.

Après Waterloo, l'ère napoléonienne n'achève. Le congrès de Vienne redessine la carte européenne. Il ne restera de la Pologne que la "Pologne du Congrès'' dont le souverain est le Tzar de Russie, et le chef des armées, le Grand Duc Constantin, proche parent du Tzar !

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Maurice NONET
Dernière modification le : January 31 2007 19:12:38.
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