En Galicie, les frontières de l'empire austro-hongrois sont protégées par la place fortifiée de Przemysl, par laquelle passent toutes les routes et voies ferrées au nord des Carpates.

L'Autriche en avait fait depuis une vingtaine d'années une forteresse et un camp retranché de premier ordre. Elle y avait installé une armée de 150 000 hommes.

Les Russes en commencèrent le siège fin novembre 1914. La place ne tomba que le 22 mars 1915 après de furieux combats qui préfigurèrent, par l'acharnement et l'héroïsme des combattants, ceux qui devaient avoir lieu en1916 devant Verdun. La capitulation de la place livra aux Russes 100 000 soldats autrichiens dont 2 000 officiers, 9 généraux et un matériel énorme, après une dernière tentative de sortie qui coûta la vie à 12 000 défenseurs.

Au sud s'étend, comme une proie, la plaine hongroise...

Malheureusement, tout manquait en matériel d'artillerie et en munitions à l'immense réservoir d'homme que représente l'empire du TZAR, face à la formidable organisation militaire allemande.

Un million et demi de combattants austro allemands, un formidable arsenal de canons sont réunis sous les ordres du général MACKENSEN (qui a remplacé HINDENBERG). Ceux-ci attaquent, le 19 mai 1915, la forteresse. 600 000 obus eurent raison de sa résistance ! tous ses ouvrages détruits, elle succomba le 3 juin 1915.

Cette victoire allemande à Przemysl eut dans le monde un retentissement énorme. Elle sonna le glas de l'invulnérabilité du « rouleau compresseur russe ». Dans l'empire du TZAR elle provoqua les premières mutineries, développa l'insurrection intérieure, la contestation du régime proprement dit.

De sombre temps s'annonçaient pour la dynastie des ROMANOFF.

En effet, l'offensive du général MACKENSEN va se développer. Le front russe est percé suer la DUNAJEC. Il s'écroule bientôt totalement. En quelques mois, les Allemands reconquérissent toute la POLOGNE et la LITHUANIE, progressant de 300 Km vers l'est. Ils s'établissent solidement sur les rives du Dniestr, de Riga aux frontières de la ROUMANIE, le 30 août 1915, après avoir fait trois millions de prisonniers et récupéré toute la dotation en artillerie de l'armée tsariste.

L'adversaire russe n'existe plus. L'Etat-major allemand peut penser à porter un coup décisif à l'ouest. A Verdun.