Après une attaque aérienne sur Berlin qui a fait 22.000 morts le 3 février, les Alliés ont lancé leur aviation contre le très important objectif de Dresde.

En ce moment, la capitale de Saxe est envahie par plus de 500.000 réfugiés qui fuient devant l'avance soviétique. Bien que la ville ne soit pas un centre industriel ni stratégique primordial, les Soviétiques ont expressément demandé aux alliés une attaque de bombardement devant leur front pour ébranler davantage encore le moral des Allemands.

Au soir du 13 février, une première vague de 1.000 bombardiers Lancaster britanniques et canadiens déferle sur la ville : Un immense incendie embrase tout le centre de Dresde.

Une deuxième vague arrive le lendemain à une heure trente du matin, touchant les zones d'habitation jusqu’alors épargnées.

La ville tout entière brûle ! Les pompiers et les équipes de secours allemands sont eux-mêmes victimes de l’incendie.

Le troisième assaut est donné à midi : 800 tonnes de bombes au phosphore sont larguées. En quatre jours, le feu a ravagé 20 kilomètres carrés, détruisant le centre historique de la ville et son vieux château. L’asphalte brûle dans les rues, la chaleur dégagée est telle que les rives de l’Elbe et les abris antiaériens ne sont d'aucun secours pour les habitants hébétés…

Le bombardement fera environ 250.000 victimes !

Février sera le mois historique de la conférence de Yalta, station thermale située sur les bords de le mer Noire, qui décidera du sort de l’Europe après la chute de Hitler, entre Roosevelt, Churchill et Staline. (11 / 02)

En fait, il s’agira du partage du continent en deux zones d’influences, dont le plus grand bénéficiaire sera Staline.

Celui ci, au faîte de sa puissance, recevra tout le “ middle européen ” comprenant la moitié de l’Allemagne, et l’accès à Méditerranéenne, réalisant ainsi les plus folles ambitions hégémoniques de tous les Tsars de Russie !

Le président Roosevelt, très affaibli par la maladie -qui le terrassera quelques semaines plus tard - permettra tout ce que souhaitera le dictateur rouge, en dépit des mises en garde de Churchill, dans le but d’obtenir au plus tôt, l’intervention des armées russes contre le Japon.

Conférence qui constatera l’absence de la nation qui avait été une grande puissance mondiale il y a cinq ans à peine : la France !

Mais, depuis la défaite de 1940, sommes nous encore vraiment une grande puissance ?

Le 7 mars, en fin de matinée, le lieutenant américain Karl Timmermann et ses hommes appartenant à la 9ième division blindée, viennent d'effectuer une percée à travers le massif de l'Eifel. Celle-ci leur a permis d'atteindre le Rhin, isolant ainsi les troupes allemandes de la région de Bonn, de celles qui tiennent toujours le sud de la rive gauche du fleuve.

Ils sont arrivés à Remagen, une petite ville au confluent de l'Ahr et du Rhin, à 40 kms. de Cologne et à 30 kms. de Coblence. Là, tandis que leurs camarades établissent une tête de pont sur l'Ahr, ils découvrent avec émerveillement un pont intact sur le Rhin : Le pont de chemin de fer « Ludendorff », qui conduit à un tunnel dans lequel se cachent des civils et des militaires allemands !

La rapidité de la percée américaine ne leur a pas laissé le temps de le détruire !

Le lieutenant Timmermann en réfère à ses supérieurs et reçoit l'ordre de s'emparer de l'ouvrage. Il s'élance avec ses hommes.

Une explosion retentit. Une sentinelle allemande a mis à feu les charges qui doivent faire sauter les quatre piles du pont !

Miraculeusement, une seule charge explosée ! Et le seul résultat obtenu sera de soulever une magnifique gerbe d'eau…

Les Américains avancent, les Allemands fuient. Le génie désamorce immédiatement les autres charges explosives.

Pour la première fois depuis leur débarquement, les Alliés sont sur la rive droite du Rhin !

Eisenhower, informé, ordonne à Omar Bradley d'envoyer à l'avant le plus de troupes possible.

Mais on ne peut pas envisager l'invasion de l'Allemagne à partir d'un seul pont...