Aime-moi Mamour

LA GUERRE DE COREE

En effet, de l’autre côté du monde, la Chine, immense et surpeuplée - 9.800 000 km² et près d’un milliard d’habitants - avait elle aussi basculée fin 1949, dans le camp communiste, ainsi que les régions nord de notre Indochine...

A cette époque – et l’on a tendance à ne plus s’en souvenir aujourd’hui - le marxisme semblait être devenu une fatalité inévitable pour le reste de la planète et plus particulièrement le tiers monde, par la propagande, la subversion ou la conquête militaire !

D’ailleurs, dès maintenant, près d’un habitant sur deux de la planète est déjà sous la férule du collectivisme ! En cinq ans, de deux cents millions de soviétiques russes, le nombre des assujettis aux doctrines de Karl Marx est passé à un milliard et demi. Sept fois plus !

L’inquiétude, l’affolement pour certains, devient alors extrême. Le cours de l’or atteint des sommets : Le Napoléon se négocie à 4.700 francs !

On en est venu à admettre comme une hypothèse vraisemblable, l’irruption soudaine des Cosaques en France, sous quarante huit heures !

D’autant plus facilement que chez nous le parti politique le plus important est justement le parti communiste qui souhaite s’inféoder à Moscou ! Il compte un élu sur trois à la Chambre des Députés, fait et défait les ministères, suscite grèves sur grèves de plus en plus longues et dures, à la limite de l’insurrection générale !

Paris a peur. Il redoute le «coup de Prague» !

Les ménagères dévalisent les magasins d’alimentation… On stocke tout ce que l’on trouve : Textiles, pneus... Même des montres, et les pièces d’or, dont les « cosaques » russes, sont paraît-il, très friand !

C’est dans ce climat d’anxiété générale, qu’était survenu alors un évènement lointain, le 26 juin 1950...

Dans la lointaine Corée, séparée en deux pays par le 38ème parallèle, la Corée du Nord (d’obédience communiste) avait annoncé dans sa presse qu’une «Assemblée» se tiendrait prochainement à Séoul, capitale du Sud non communiste, pour proclamer la réunification des deux zones sous sa seule autorité !

Aussitôt leurs troupes, bien équipées d’engins russes - dont les fameux chars T.34 et des Migs - franchissent la frontière et envahissent la Corée du Sud ! Les rares divisions armées de celle-ci se débandent, la capitale Séoul tombe le 28...

Dans le monde libre, c’est la consternation, puis la révolte ! Séoul risque de devenir le Dantzig de 1950, le détonateur d’une nouvelle guerre mondiale !

L’assemblée de l’O.N.U., convoquée en toute hâte, condamne la Corée du Nord, et décide de faire intervenir un contingent international.

C’est ainsi que des forces armées U.S. vont débarquer en Corée du Sud le 1er juillet ! La France et la Belgique envisagent à leur tour d’envoyer une force représentative.

Mais rien n’arrête les armées du Nord, et les Américains sont acculés à la retraite. Le 27 juillet, il ne reste plus, en Corée du Sud, qu’une tête de pont de quelques dizaines de kilomètres !

Un frisson d’angoisse s’abat sur le monde libre. Tous les journaux relatent, en gros caractères, les derniers évènements en première page. Va-t-on assister à un Dunkerque asiatique? Désespérément, les Américains enterrent leurs chars transformés en blockhaus, creusent des tranchées.

L’émotion dépasse en intensité celle de l’époque du blocus de Berlin !

D’urgence, Washington décide la conscription de tous les jeunes hommes, car la Chine communiste, menace à son tour d’envoyer des troupes en Corée.

Heureusement, l’aviation U.S. intervient massivement, et parvient à stopper l’offensive nordique.

Momentanément s’installe une guerre de position.

Le 15 septembre, les forces amphibies du Maréchal Mac Arthur qui commande les forces de l’O.N.U., réussissent un audacieux débarquement, à 400 km au nord ouest de la Corée, dans la rade d’Inchon, avant-port de Séoul. C’est une surprise totale pour les armées communistes : Aucun des 2.300 bateaux n’a été repéré !

Les «marines» U.S. réaliseront ensuite des prouesses, notamment en escaladant des falaises abruptes avec des échelles d’aluminium conçues spécialement pour cette opération. La résistance sera acharnée, les Nord-Coréens luttant jusqu’à la mort, mais en vain.

Finalement, le Maréchal Mac Arthur gagne son pari : 140.000 hommes et un matériel considérable sont à pied d’œuvre pour la contre offensive. Séoul sera bientôt libérée. Les troupes du Nord engagées sur le front sud sont coupées de leurs bases !

Le monde libre respire et crie victoire.

Mais le 28 septembre, Mao Tse Toung proclame que ses troupes interviendront si le 38 ème parallèle est franchi ! La nouvelle tombe comme une bombe, juste au moment où l’on commençait à reprendre espoir en la paix...

Négligeant cette menace, le Maréchal Mac Arthur commande à ses troupes d’envahir la Corée du Nord. Il fonce vers la frontière chinoise. Pyong Yang, la capitale du Nord, tombe le 24 octobre. Les marines U.S. sont aux portes de la Chine.

Il se trouve alors face d’une armée de 200.000 soldats chinois, parfaitement aguerris par deux ans de combats, et nouvellement équipés, en aviation, et blindés, par leur allié soviétique…

Le monde retient son souffle : Le conflit va-t-il se généraliser ? Une fois encore, la menace d’une troisième guerre mondiale s’impose à tous.

Le 1er novembre, apparaissent dans le ciel de Corée les premiers avions Mig 15 de fabrication russe, pilotés par des Chinois, qui attaquent des convois U.S.. Le 7 novembre a lieu le premier combat entre deux types de chasseurs à réaction: Un F.86 américain abattra un Mig 15 chinois !

Le 24 novembre, l’ensemble des forces terrestres chinoises et nord-coréennes attaquent en force. Le front américain s’effondre, vole en morceaux ! C’est la débâcle. Le Président Truman fait allusion au recours possible à la bombe atomique...

S’ensuit une panique générale sur le théâtre des opérations. Washington est en pleine crise.

A son tour, Staline devient agressif et menace d’intervenir à son tour ! A ce moment, il semble bien que ce soit le début de l’offensive finale du monde communiste contre le monde libre ! La marée rouge, qui a déjà submergé la moitié de la planète, paraît capable de provoquer un troisième affrontement mondial… Et de l’emporter !

Une grande frayeur saisit l’Europe de l’ouest !

Tout particulièrement la France, qui compte un électeur sur trois favorable à l’internationalisation communiste, dont Thorez, qui avait déclaré :

-« Je ne prendrais jamais les armes contre mes amis politiques...

L’hypothèse d’une invasion éclair russe du territoire devient parfaitement plausible : Brest est à deux jours des blindés soviétiques cantonnés à la frontière germano-russe !

Les femmes s’inquiètent car elles se rappellent la conduite des soudards de l’armée rouge en territoire allemand : Viol de tout ce qui portait jupon entre dix et soixante dix ans… Pillages, profanation des églises...

La bourse s’écroule, l’or s’envole. Les affaires sont stoppées. Tout est suspendu à la suite des événements...

Moi-même, gagné par l’inquiétude générale et l’évidence du danger, je ferai alors deux acquisitions que j’estime indispensables dans les circonstances présentes.

Celle, à un cours dispendieux, d’un certain nombre de pièces d’or, pour «amadouer le Cosaque» si besoin était : On racontait en effet, que ce genre de pièces avaient sauvé bien des cas désespérés en Allemagne, lors de l’invasion russe…

Et celui d’un remarquable fusil automatique à dix coups 22 long riffle Beretta, et de 400 cartouches !

Deux précautions valent mieux qu’une...

Ma mère et Wanda, gagnées par la panique, remplissent à nouveau les armoires de provisions, de quoi résister à un siège d’un an !


Sur le front de Corée, les 200 000 soldats du Général Chinois Lin Piao déferlent vers le Sud, reconquièrent la capitale du Nord, Pyong Yang, puis foncent vers le 38 ème parallèle qu’ils atteignent le 14 décembre.

Quel incroyable retournement de situation : En trois semaines, la victoire a changé de camp, et les forces communistes triomphent maintenant !

Toutefois, massivement, l’aviation américaine bombarde et rase une à une toutes les villes du nord. Détruit toutes les voies de communication. Interdit tout renfort et tout ravitaillement.

Le 15 janvier 1951, l’offensive des forces rouges s’essouffle. Elle est stoppée, précisément, sur ce fameux 38 ème parallèle !

Mac Arthur, qui veut porter la guerre sur le continent chinois et utiliser la bombe atomique, est limogé par le Président Truman.

Le Général Rigway le remplace.

La guerre se stabilise par une sorte d’accord tacite sur les positions de l’ancienne frontière entre les deux Corées.

La tension baisse.

A l’O.N.U., le 23 juin, le représentant de l’U.R.S.S., Joseph Malik, propose un armistice.

Le monde respire... Mais il a eu très peur.

Au 14 rue Bollaert, nous commençons à consommer nos provisions !

Mes munitions et ma Beretta ne serviront qu’à des exercices de tirs sportifs.


Si le pire a été évité, c’est surtout parce que les deux « Grands », les U.S.A. et l’U.R.S.S., possédant tous deux l’arme suprême - la bombe atomique -, ne pouvaient s’engager dans une nouvelle guerre mondiale où ils se seraient anéantis mutuellement.

Un équilibre dans la terreur, en quelque sorte !

Jusqu’au jour peut être, où un chef de gouvernement fou, tel un autre Hitler, mettra la planète en feu par un geste suicidaire...


Aux U.S.A., après le blocus de Berlin et la guerre de Corée, plus rien ne sera plus jamais pareil avec l’U.R.S.S. : Méfiance et suspicion vont s’installer pour longtemps. Et la course aux armements va s’intensifier.

L’U.R.S.S. va alors poursuivre et renforcer son espionnage systématique dans tous les domaines : militaires, industriels et scientifiques - sans lequel jamais la patrie de Staline n’aurait réussi à combler ses retards technologiques, notamment au plan atomique – pour tenter de combler son retard avec les U.S.A..

Chez les alliés, l’année 1950 sera une exceptionnelle époque charnière, illustrée par deux spectaculaires renversement des alliances !

L’Allemagne, l’ancien ennemi mortel d’hier, apparaîtra désormais comme la meilleure et la plus sûre des alliées des U.S.A….

Pour les mêmes raisons, l’ancien agresseur Nippon va devenir un partenaire apprécié par les Américains...

Par contre, l’U.R.S.S., l’ancienne alliée des années 1942-45, va devenir l’ennemi irréductible des alliés occidentaux…

Retour au sommaire <-- --> Chapitre suivant


Maurice NONET
Dernière modification le : February 27 2007 17:18:46.
Site réalisé par Sébastien SKWERES
Valid XHTML 1.0 Transitional