Mon ami le docteur Z., aura un beau jour une initiative particulièrement heureuse : Provoquer des réunions de réflexion bimensuelles, chez lui, sur des sujets aussi divers que : « La Bible et le judaïsme »; « Origine du langage » ; « Le seuil de la folie » ; « La mort "vraie" ». Et d'autres, que j'ai oubliés.
Comment fait ce diable d'homme pour réunir, en plus de ses amis personnels, des personnages aussi brillants que des rabbins, des professeurs agrégés, des médecins psychiatres, le supérieur du grand séminaire d'Arras ou des membres du service de réanimation du C.H.R. de Lille ? Quoi qu'il en soit, ce sont des soirées d'une exceptionnelle qualité qui se prolongent souvent jusqu'au petit matin.
Chacun y émet librement ses idées. Avec surprise, je me découvrirai le goût d'exposer les miennes… Je constaterai en ces occasions, que, motivé, j'aime intéresser un auditoire, défendre mon point de vue, avec une facilité d’expression qui me surprend… Réunions que je ne manquerais pas pour un boulet de canon !
Deux soirées me marqueront particulièrement.
La première, en raison de la présence rayonnante du supérieur du Grand Séminaire d'Arras, le Révèrent Père Carrère... C’est un haut personnage d'une soixantaine d'années, maigre comme l'était le frère Père Daniel de ma jeunesse, dont l'autorité naturelle est assurée par la sérénité d'une intelligence supérieure. Il est doué d’une éloquence religieuse spontanée, capable de convertir une momie ! A l’évidence inspirée par une croyance et une conviction sans faille : A l'écouter, tout semble limpide, couler de source.
L'opportunité de la rencontre avec un tel personnage m'apparaît providentielle... Car j'ai justement des questions essentielles à poser au sujet de ma foi catholique, qui me tourmentent depuis ces dernières années où ma pratique religieuse a connu quelque relâchement. J’espère enfin entendre des mots, recevoir des arguments, capables de me convaincre définitivement dans ma foi hésitante.
Profitant du moment où s'achève notre réunion, je m'isole quelques instants en sa compagnie, afin d’avoir le privilège de lui poser les questions qui me brûlent les lèvres. En toute confiance et surtout toute naïveté, je lui demande :
-« Mon père, vous qui connaissez une foi ardente, quels sont selon vous les signes les plus évidents, les plus probants, de l'existence de Dieu, du Dieu auquel doivent croire tous les catholiques ? J'ai besoin de fortifier, par des preuves aussi irréfutables que possible, mes convictions chancelantes !
Le Père Carrère pose alors sur moi son beau regard d'un bleu délavé par l'âge, appuie sa main paternelle sur mon épaule, et, après un long silence, prononce un mot, un seul mot, qui me stupéfie de déception :
-"Aucunes !
Ensuite il précise :
-"Oui, mon fils, aucunes certitudes…
Je suis abasourdi, comprenant tout d'un coup l'inanité de ma question. Je m'entête pourtant :
-"Mais vous-même, mon père, prêtre catholique et Supérieur de Séminaire, vous me sembliez tout à l’heure totalement convaincu dans vos propos ?
Le regard lointain, le Père C., me fit alors cette stupéfiante confidence :
-"Mon fils, je connais moi-même, parfois, la tentation du doute comme vous-même, tout prêtre que je suis depuis quarante ans ! Je suis alors semblable à un voyageur égaré dans le désert, perdu dans la nuit la plus noire...
-« Alors, je regarde autour de moi avec effroi !
-« Puis, il me semble soudain apercevoir une faible lueur dans l'obscurité de ma détresse, une seule toute petite lueur venue de mon enfance... Alors, sans hésiter, rempli de confiance et d’espoir, je marche vers cette unique étoile que m'a désignée mon cœur, plus que mon intelligence ou ma raison !
-« Agissez de même, mon fils ! Vous avez été baptisé ? Alors, oubliant le vacarme orgueilleux du rationalisme qui exige des preuves et des certitudes, écoutez plutôt la petite voix de votre cœur qui vous incite à croire en Dieu...
A nouveau, son regard se posa sur moi, empreint d’une extrême bonté pastorale, tandis que son pouce trace sur mon front une discrète croix. Enfin il s'éloigne en me répétant :
-"Oui, pour rencontrer Dieu il faut toujours préférer la voix du cœur, plutôt que celle de la raison. Relisez Pascal, ce rationaliste génial... Lui-même avait connu le doute... Et pourtant il resta un parfait chrétien !
En effet ! Quel naïf j’ai été pour avoir songé un seul instant entendre l’affirmation d’une seule preuve scientifique de l’existence de Dieu ! Cette prise de conscience de la révélation du mystère de la foi seulement inscrite dans les tréfonds de l’être, me troublera profondément.
Une autre séance mémorable aura lieu avec la collaboration de médecins du service de réanimation du C.H.R. de Lille, et de professeurs de philosophie et psychologie de l’Université de la même ville. Le sujet était : « Le seuil de la vraie mort. ». Le thème me passionnait, car il me rappelait mon « étrange voyage » aux frontières de celle-ci, fin 1958.
J’apprendrai d’abord que les frontières entre la vie et la mort étaient parfois beaucoup moins évidentes que je ne le pensais... Que, cliniquement, il y avait deux sortes de mort :
La mort du "corps physique", caractérisée par l'arrêt des fonctions vitales : Circulation du sang, respiration, bien que les ongles et les cheveux continuent de pousser...
Et la mort "cérébrale", qui ne coïncide pas toujours avec la mort physique caractérisée par l'arrêt cardiaque et respiratoire !
Qu'exceptionnellement, après une mort physique dûment constatée, la vie pouvait reprendre son cours d'une manière inexplicable... De vraies résurrections... Que ces constatations n'étaient pas le fait de quelques cas isolés, mais le résultat d'enquêtes systématiques et de caractère scientifique reconnues à l’échelon mondial !
Sans ambiguïté, les médecins invités du service de réanimation du C.H.R. de Lille, confirmeront avoir été eux-mêmes des témoins oculaires de cas de "survies après la mort", absolument indiscutables...
Je posai alors la question:
-"Mais alors, combien de temps les cellules nerveuses peuvent-elles survivre à un arrêt cardiaque correspondant à une mort cérébrale ?
Il me sera répondu :
-"Les neurones qui constituent notre cerveau et notre système de relation sont irrémédiablement détruits entre quatre et dix minutes, en l'absence de toute irrigation sanguine: C'est la mort irréversible... Sauf quelques cas inexplicables !
Me rappelant mon extraordinaire "voyage" de 1958, j'étais suspendu d’intérêt.
C’est alors qu’intervint l’un des professeurs :
-« Messieurs, savez-vous que ceci n'est pas le plus étrange ? Il est arrivé que des cadavres, déjà enfermés dans leur cercueil depuis vingt quatre heures et même parfois plus, réussissent à se faire délivrer juste avant d'être ensevelis dans la terre… Véritables résurrections ! Et le plus surprenant, messieurs, c'est ce que racontent certains de ces « revenus d’entre les morts » !
-« Des enquêtes très sérieuses, en Europe et dans les pays de langue anglaise, ont d'ailleurs été effectuées ces dernières années, au sujet de ces événements, et dans le but d'en confronter les résultats. Et bien, Messieurs, toutes concordent ! Ces "rescapés de la mort" - qui ne se sont jamais rencontrés - racontent « tous » exactement les mêmes choses ! Notamment d’avoir connu cinq stades au cours de leur "absence physique", et avant leur "retour à la vie...
-« D'abord, ils se souviennent d'avoir flotté dans un espace étrange, en état d'apesanteur, dans un calme et un bien-être inimaginables. Puis, ils ont "vu" leur corps, en spectateur, ainsi que l'agitation qui régnait autour d'eux. Ils étaient parfaitement capables d'en faire une description, qui correspondait exactement à la réalité, aux dires des témoins interrogés ultérieurement.
-« Intervient ensuite la phase du "tunnel" : Ils se rappellent avoir été aspirés par une force qui les animait d'une extrême vitesse, dans une nuit totale, à l'intérieur d'un couloir de plus en plus étroit et pénible, tandis qu’ils revivaient toute leur existence depuis leur naissance.
-« Puis, a lieu la sortie de ce tunnel, la conscience d’un espace infini de bonheur absolu, illuminé d'une lumière intense et douce, indescriptible, extraterrestre, dans laquelle ils se "dissolvaient" finalement, avec un sentiment d'accomplissement bienheureux !
-« Venait enfin la phase du "retour". Toujours très douloureuse. Dans l'étroitesse d'un couloir de plus en plus obscur et resserré, et à une vitesse progressivement accélérée. Le "ressuscité" retrouve avec déplaisir et douleur, une à une, toutes ses sensations physiques corporelles, ainsi que son histoire, depuis sa naissance jusqu’aux derniers instants qui avaient précédé leur pseudo mort.
-« Enfin, et peut être le plus étrange Messieurs, c'est que d'une manière générale, tous ces "rescapés" vont connaître, ultérieurement, un état d'esprit tout à fait nouveau d'enthousiasme extraordinaire ! Un appétit de vie intense qu'ils n'avaient encore jamais éprouvé dans les temps qui avaient précédé leur épreuve ! La certitude de commencer une seconde vie, beaucoup plus ardente que la première !
Le narrateur, devant l’incrédulité générale – sauf la mienne bien entendu - confirma une nouvelle fois que tout cela avait été dûment vérifié, contrôlé, recoupé, sur des centaines d'observations faites dans de nombreux pays. Que l'on pouvait d’ailleurs consulter un certain nombre d'ouvrages écrits par des scientifiques dignes de foi qui avaient travaillé sur ces « re bird » selon la terminologie anglo-saxonne, et qui ne s’étaient jamais rencontrés !
Très troublé, je m'attends pourtant à une charge en règle de mon rationnel ami toubib, outragé dans ses convictions matérialistes de la mort...
Et bien non ! A mon grand étonnement, il abondera dans le même sens :
-« Parfaitement, Messieurs, cela est tout à fait exact. Je peux même vous rapporter un témoignage personnel récent, survenu au cours d'un accident dont j'ai été le témoin :
-« Il y a quelques semaines, j'ai été appelé en urgence aux Ateliers Centraux : La chaîne d'un pont roulant s'était rompue, et une masse de fonte était tombée sur un contremaître... Je ne pourrai que constater la mort du malheureux, dont la moitié du corps était encastrée sous le poids de l'énorme amas.
-« Je me penchais sur lui pour les contrôles habituels : Ecoute stéthoscopique de la carotide, vérification de l’absence de certains réflexes, incision du lobe de l’oreille… D’autre part, l’évaluation des dégâts physiques, l'importance de l'hémorragie, le temps écoulé depuis l'accident et l’interrogation des infirmiers présents, tout concordait pour conclure au décès sans l’ombre d’une hésitation.
-« Or, quelques jours plus tard, alors que je passais dans les couloirs du service d’urgence de l’hôpital des Mines, l'interne de service m'interpella :
-« Vous savez la nouvelle ? Votre "macchabée" des Ateliers Centraux, eh bien, il a rempilé ! Lors de son transport de la morgue à la chapelle pour les obsèques, il a donné quelques signes de vie... On l’a transporté au bloc, puis au service réanimation. Depuis, il n'est pas brillant, mais il parle ! Rendez-vous chambre 205 .
-« Incrédule, je me précipitais à son chevet, et je devrai me rendre à l'évidence : Il était bel et bien vivant, quoique très faible ! Je l'auscultais, consultais son dossier, encore incrédule... C'est alors que ses paupières se soulevèrent, et que d'une très faible voix, il me souffla :
-« Oh ! je vous reconnais... C'est vous le docteur qui m'avez posé votre téléphone sur le cou... Qui m'avez soulevé les paupières avant qu'on m'emmène dans la voiture rouge des pompiers...
-« J'étais sidéré. D’autant plus que je l'entends encore ajouter avant qu’il ne connaisse une nouvelle syncope :
-« Ce que j'étais bien là haut Je flottais dans la lumière, on aurait dit le paradis !
Après cette conférence exceptionnelle, quand je me retrouverai seul dans ma voiture, j'éprouverai une émotion intense en repensant à tout ce que je venais d’entendre... Surtout en raison des similitudes avec mon propre « voyage » de 1958...
Pour m’apaiser, je ressens le besoin d'aller faire une promenade nocturne sur la proche colline de Vimy, en pleine nature...
C'était la pleine lune, et une tempête de vent charriait dans le ciel des masses de nuages fantasmagoriques. J'exposais mon corps à la furie de l'air, secoué comme un arbre. Obligé de m'arc-bouter sur mes jambes pour n'opposer à cette force qui me cognait à grands coups de rafales.
Seul dans la nuit, visage renversé, admirant le fantastique tableau de ce ciel de chemin de la Croix au Golgotha ! Emerveillé par l'hallucinant spectacle de la lune resplendissante de lumière bleutée, occultée puis découverte, selon la course des nuées. Finalement convaincu que c'était moi qui me déplaçais à la folle vitesse du vent, les nuées restant immobiles... Dissous dans cette clarté quasi extra terrestre. Doutant du réel. Impression de fusion cosmique !
(Ultérieurement, j'aurai l'occasion de vérifier ce que je venais d’entendre, par la lecture des l’ouvrages tels que : "La vie après la vie", du Docteur Raymond Moody, "La source noire" de Patrice Van Eersel, et les articles sur ce sujet publiés dans la collection "Planète" par mon ami Louis Pauwels.
Et renseignements pris en librairie, je serai surpris d’apprendre que ce ne sont pas les seuls ouvrages à traiter de ce sujet ! Voici d’ailleurs quelques autres titres :
« Life and death »de Kenneth Ring ;
« Les mystères de la vie et de la mort » de Philippe Lebaud ;
« Après la mort » de Camille Flammarion qui habitait Juvisy aux temps où je fréquentait l’école laïque ;
« La mort transfigurée », de Iands France ;
« Lumières nouvelles sur la vie après la mort » de Moody Raymond ;
« La mort est une nouvelle naissance » de Vincent Bardet ;
« Ce qu’ils ont vu après la mort », de Osis Karlis ;
« Dead : The greatest illusion », de Rajneesh Bhagwan ;
« L’après vie » de Renard Hélène ;
« Mourir pour renaître », de Siémons Jean Louis, etc…)
Avec les années, mon intimité avec le couple Romain Z., devint coutumière. Mon admiration pour ce toubib exceptionnellement cultivé s'affermissait avec le temps.
Par contre, Agathe ne dissimule pas à qui veut l’entendre, qu’elle estime que son mari, au lieu de s’adonner à tant d’activités diverses, ferait mieux de se livrer sur elle à des « travaux » pratiques conjugaux plus fréquents…
Or, lui-même m'avouera, un soir de grande mélancolie - état tout à fait rarissime chez lui - qu'en raison de l’arrivée de certaines "défaillances" personnelles, il avait décidé d'avoir recours depuis quelques années à des médicaments dopants sexuels nouvellement lancés sur le marché pharmaceutique : Les hormones de synthèse, le fameux « Durabolin »... Résultats quasi miraculeux proclamait-il !
Comme j'émettais des craintes sur les conséquences dangereuses possibles dont j'avais entendu parler à propos de ce produit, il haussa les épaules, assuré de sa maîtrise médicale.
Curieusement, Agathe me confiera plusieurs mois plus tard, que son mari connaissait depuis peu, un début de troubles dysentériques et des hémorragies intestinales qui lui avaient fait perdre plusieurs kilos...
Cela n’empêche pas Agathe d’évoluer vers une certaine indépendance égoïste, avide de séductions et de plaisirs...
C’est ainsi qu’au soir d’une autre conférence dont le sujet avait été si particulier qu'il avait justifié l'absence du Père Carrére : « L'amour et l'érotisme », j'avais senti parfois son regard se poser sur moi avec une certaine insistance...
Je l'observais alors, à la dérobée : Peut-être animée par le sujet "osé" de nos propos, l'audace des situations évoquées, le récit des émois éprouvées, ses yeux avaient perdu un peu de leur belle nuance émeraude, pour se colorer d’un vert plus jaune, serpentaire, et rêveur...
Quand tous les invités auront quitté les lieux, alors que je m'apprêtais moi même à m'éclipser, le téléphone se met à sonner : C'est une urgence. A l'agitation de mon ami qui vérifie le contenu de sa trousse, je comprends qu'il doit s'agir d'un cas sérieux. Il part précipitamment en nous lançant :
"Au revoir, j'en ai pour une demi-heure.
La porte à peine refermée, alors que je me retourne pour prendre congé d'Agathe, celle-ci se jette sur moi et m'enlace, collant sa bouche à la mienne !
Vous avez entendu parler du réflexe de Pavlov ?
Ainsi va ma vie... Et tel est mon entourage du moment alors que j'atteins la quarantaine ! Age paraît-il de la maturité et de la plénitude.
Plénitude que j'ai parfaitement l'impression de vivre depuis mon étrange voyage au-delà des frontières de la mort, ce « re-bird » dont la réalité vient de m’être confirmée par les propos de mes amis et par la teneur d’ouvrages parfaitement crédibles. Jouissances autorisées par le cynisme de ma nouvelle philosophie tout à fait immorale, et monstrueusement égoïste !
Certes ! D'ailleurs, dans mes moments de lucidité - rares, car mon existence est désormais splendidement remplie - je me sens très coupable. Mais il me semble que j'ai droit à quelques circonstances atténuantes…
En effet, comment le simple et faible mortel normalement constitué que je suis et qui n'est pas par nature plus mauvais qu'un autre, aurait-il pu résister à tant de tentations inventées par mon diable particulier, enragé par les dix années précédents du triomphe de mon ange gardien ?
Car il y a diable et diable... Il y a les bons diables - j'en ai rencontré -, qui font leur petit boulot, sans passion, comme de paisibles fonctionnaires. Mais moi, je suis à l'évidence tombé sur un très redoutable diable, calculateur, rusé et opiniâtre. Teigneux comme certains contrôleurs fiscaux donc la jouissance extrême est d'anéantir leur victime - j'en ai aussi rencontré de semblables - véritables stakhanovistes de la corporation, et acharnés à votre perte !
Seul saint Antoine aurait pu résister à un tel stratège diabolique, à une telle accumulation de tentations depuis mes dernières vacances à Torremolinos... A tant de pièges parfumés. Or il est bien évident que par conception, je ne dispose pas de toutes les capacités de résistances voulues... N'est pas saint Antoine qui veut !
J'aurai donc, me semble-t-il, l'excuse d'être la victime (consentante et ravie) d'un adversaire trop fort pour moi. Qui connaît et exploite trop adroitement mes faiblesses !
Notamment celles inscrites en moi depuis l'enfance pour ce goût charnel qui m’incite souvent, à retrouver les émois du petit enfant que j’ai été, lové bienheureusement peau contre peau, contre le sein maternel !
Qu'il me soit donc, beaucoup pardonné !