Nous avons à Douai un couple de clients, israélites d'origine, particulièrement attachants, et des liens de sympathie se sont solidement liés entre nos épouses. Quant à nous, nos raisons de s’apprécier se multiplieront au cours des mois : sorties, sport, et surtout chasse !
Jude T. - c'est son nom - a décidé de me convertir à l'art cynégétique ! Les armes m'ont toujours tenté, les fusils notamment, peut-être par leur symbolique virilité guerrière.
Mais je dois avouer que jusqu'alors, je n'ai jamais été attiré par les plaisirs particuliers de la traque du gibier et de son massacre... Jude T. va s’employer à me faire partager cette passion qui occupe une bonne partie de sa vie, qui lui aura d’ailleurs permis d’être, des derniers fusils autorisés à tirer l'éléphant et le lion au Kenya, avant l'interdiction de cette pratique.
Tout d'abord en m'initiant au ball-trap. J'aurai ainsi l'occasion de réaliser - moi qui me savais un bon tireur de cible -, qu'il y a un monde entre le centre noir immobile d'un carré de carton, et l'agilité éphémère d'un plateau d'argile projeté à la vitesse du vol d'un pigeon ! A l'usage, je deviendrai un fusil moyen.
Puis en m'invitant souvent à la hutte aux canards.
Cette pratique à tout pour me plaire ! Sa rusticité, son silence. Les heures bénies de l'aube entrevue au travers du créneau de tir, au ras de l'eau, sur le marais. Là où s'attardent des étirements de brume opaline, tandis que se reflète dans l'eau dormante l'image des joncs, saules et aulnes, alors qu'alentour nul bruit ne s’entend... Et aussi les crépuscules sereins dans le flamboiement des derniers rayons du soleil illuminant un ciel de nuages déchirés, multipliés par le miroir de l’onde immobile...
Tant d'images romantiques, mouvantes et renouvelées, ne favorisent pas mon attention... Pourtant, j'ai d'assez bons réflexes lorsque, au tennis, je monte au filet ! Mais au marais, je ne verrai jamais que des canards déjà posés sur l'eau, tandis que dans les secondes précédentes se sont déchaînés les double coups de feu de mes compagnons de hutte ! A l’évidence, je suis trop distrait, ou peu doué.
La chasse en plaine a aussi de bonnes raisons de me séduire. La tenue de chasseur kaki, son allure guerrière, ses bottes... Les heures de marche à la longue harassantes, mais qui me font connaître cette bienheureuse fatigue physique qui me plaît tant. La contemplation des vastes espaces du patchwork de la campagne, et les taches sombres des bois, me ravissent.
Mais dans ces circonstances, là aussi, très vite mon attention qui a repéré un petit nuage rose dans le ciel, le bouquet frissonnant d’un hêtre, le geste d'un arbre mort, le chant d'une alouette, me fait oublier l’objet de la chasse : Je vois trop tard la course en crochets d'un lièvre, le déboulé d’une compagnie de perdrix, la course zigzagante d'un lièvre...
Mais par contre, je ressens très bien le regard désapprobateur et dubitatif de mon mentor, qui commence à désespérer de mes dons cynégétiques !
Le bois ! C’est sans conteste la chasse qui a toutes mes préférences : J'ai une âme de forestier ! J'aime le silence de la futaie, l'odeur du sous-bois, l'élasticité de l'humus, l'avance sous le couvert, les perles d'eau que conservent les feuilles après l’ondée, la fine rosée qui s'accroche les petits matins, aux toiles tissées par les épeires au gros dos rond marqué d’une croix d’or, le mystère des sombres ramures...
Tout est ravissement pour mes yeux émerveillés : Un rayon de soleil filtrant soudain du feuillage, l'étrange dessin gris vert d'un lichen, une plaque bleutée du lierre terrestre, la splendeur fauve d'un fossé de fougères, le glauque miroir d'une flaque de boue ocre dans laquelle je patauge avec un plaisir enfantin...
Comment, dans ces dispositions d'esprit, voir à temps le départ fracassant d'un faisan qui s'élève droit devant d'un taillis, tandis que quatre ou six coups de feu ont déjà résonné à mes côtés ?
L'affût, c'est encore plus désastreux... Lorsque je suis immobile et que je dois pendant des demi heures guetter intensément la ligne de haie ou de ronces confiés à ma surveillance, mon attention est rapidement distraite... Par un oiseau, un papillon, ou le travail d'un petit scarabée près de mon poste de tir... Quand ce n'est pas le tourbillon de mes pensées les plus diverses, professionnelles ou romanesques, inspirées par le charme et la poésie du couvert.
De toute façon, s'il vient à déboucher un superbe "cochon", malgré moi, je commencerai par admirer la beauté sauvage du sombre animal à la dure fourrure hérissée, l’ivoire jaune de ses canines retroussées, son allure déterminée et offensive. Lorsque j'ai terminé mes observations, que je pense soudain à la raison de ma présence et à mon fusil armé de deux cartouches de chevrotines, le sanglier a déjà traversé depuis longtemps mon champ de tir !
Toutefois, une chasse au bois sera mémorable...
Jude T. m'avait donné rendez-vous avec les autres chasseurs, devant l'église du pittoresque village de Sars Poterie, près d'Avesnes-sur-Helpe. Une battue devait avoir lieu dans la région des Bois de La Villette, appartenant au Baron de C.. C'était un domaine forestier magnifique, parfaitement entretenu, et organisé en traques indépendantes qui permettaient plusieurs chasses dans la saison.
D’entrée, ses hautes futaies vont ravirent mon cœur et mon esprit. Une pluie nocturne a favorisé la formation de légers voiles de brume dans les clairières, s'accrochant aux taillis ou s’attardant au-dessus des plans d'eau.
Quand l'ardeur des premiers rayons de soleil pourra atteindre le sous-bois, la forêt s'irisera de lumières opalescentes et de fugaces lueurs d'arc-en-ciel, révélant ainsi toute la multiplicité de ses tonalités variées. Une étonnante hêtraie d'arbres centenaires, véritables géants, élance ses énormes troncs luisants, semblables à une perspective de sombres colonnes de cathédrale...
De gigantesques chênes trapus, aux larges ramures souvent meurtris par le vent ou la foudre, montraient leur membrure puissante et tourmentée. Frênes, trembles, merisiers, bouquets de bouleaux au léger feuillage et taillis de charme, mêlent les camaïeux de leurs verts feuillages, contrastant avec les taches sombres des résineux serrés les uns contre les autres : Pins noirs, épicéas, immenses douglas et nordmans. Combien les fureurs de la ville sont loin !
De toute cette masse végétale, se dégagent tous les parfums et odeurs propres à la forêt, exaltés par l’humidité de la nuit. Le silence est seulement rompu par le bruit de nos bottes foulant le sol humide et moussu des layons.
Soudain, en dépit de mon équipement, je me sens aussi peu l'âme d'un Nemrod, qu'un pâle séminariste en mission de commando ! Toute cette démonstration guerrière me semble totalement incongrue, en ces lieux privilégiés...
Ainsi, à l'occasion de la pose d’un léger repas de midi pris dans un chalet de rondins de bois où les épouses de certains des chasseurs nous ont rejoints avec leurs paniers de provisions et de boissons, je prétexte une fatigue soudaine pour me soustraire à la suite du prochain massacre...
J'erre dans les alentours, entendant s'éloigner avec plaisir la fusillade. Pleinement heureux de ma solitude en un tel lieu, le cœur bientôt étreint par ma douce et merveilleuse mélancolie habituelle... Je me remémore des bribes de poèmes de Lamartine, Vigny, Musset...
Enfin, je m'adosse au tronc d'un chêne, fusil cassé, rêvassant. Observant le manège d'un écureuil roux assis sur sa queue, et jouant avec agilité d'un gland, ses gros yeux de jais surveillant ma parfaite immobilité, convaincu de mes intentions pacifiques.
Nostalgique, l’esprit plein de bonheur tranquille, je me laisse aller à une réminiscence poétique que je prononce mezza-voce :
« Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Dans mon dos, j’entendis soudain avec stupeur, presque en écho, une autre voix poursuivre :
« Salut, derniers beaux jours… Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plait à mes regards !
Citation aussitôt suivie des notes d'un clair rire sympathique...
Je me retourne, et découvre, émergeant de l'autre côté du tronc, le visage souriant de Luiz, un ancien ami fréquenté pendant mes grises années de 1946 et 1947, et dont je n’ai pas eu encore l’occasion de parler…
Le hasard a voulu qu'il soit aussi invité à cette chasse, mais qu'il l’ait rejoint trop tardivement... Alors, tout comme moi, il l'a ensuite abandonné par absence de goût pour tuer, et préféré s’isoler pour savourer la beauté des lieux.
Luiz ! Nous nous étions rencontrés pour la première fois en 1946, au cours d’un mémorable bal de Croix Rouge...
J’avais bénéficié - par protection - d’une invitation pour ce bal qui avait lieu une fois par an, et qui était réservé de manière très sélective à une certaine élite de la société bourgeoise d’alors - de mêmes que pour les exceptionnels bals donnés par les grandes Compagnies Minières… Manifestations prestigieuses, aujourd’hui disparues.
Dès que je serai introduit dans la splendide salle d’honneur du vénérable hôtel de ville de Douai – datant du dix septième siècle ainsi que son admirable beffroi découvert de la lucarne de ma mansarde le 3 décembre 1940 lors de mon débarquement dans cette ville aux lendemains de la défaite contre les allemands – je réaliserai qu’effectivement je ne faisais pas partie de cette société de nantis…
Ma modeste origine était attestée par ma tenue – costume croisé bleu marine – confrontée à celle de tous les autres hommes en impeccable smoking noir, sur chemise blanche et nœud papillon...
Non loin, adossé aux mêmes lambris que moi, je constatais la présence d’un autre jeune personnage arborant une tenue semblable à la mienne… Notre manque évident d’aisance dans ces instances aristocratiques, nous rapprocha, d’autant plus que nous faisions tous deux « tapisserie » : Les belles jeunes filles de ce beau monde - pilotées par des mères attentives et sélectives - ayant assez froidement décliné nos invitations à la danse…
Très vite, au hasard de notre conversation, nous découvrirons très vite que nous avions beaucoup de choses en commun : Religion, fierté de la grandeur de notre patrie, humiliation de notre défaite face aux armées nazies, goût d’un état fort, du travail, du sport, et aussi - il faut bien l’avouer - une vocation innée pour le culte des plus jolies descendantes d’Aphrodite…
Toutefois sur ce plan, tous deux héritiers de la littérature de la fin du dix neuvième siècle – nous faisions un distinguo entre l’amour passion essentiellement charnel conçu pour des créatures de rêve, et l’amour que nous réserverions un jour à nos épouses, les futures mères de nos enfants…
Pour l’heure, et pour justifier notre présence en ces lieux, et plutôt que de recourir à une retraite peu honorable, et peut être aussi par esprit de bravade face à tous ces fils de nantis affichant par leur tenue leur supériorité sociale, et faute de mieux, lassés d’être évincé comme cavalier par les jeunes filles correspondants à nos goûts esthétiques, nous avions porté notre attention de l’autre côté de la salle, où deux demoiselles à peu près du même âge, accompagnées de leur mère, étaient restées assises depuis le temps de notre longue conversation…
Elles étaient assez banales, un peu fortes, calmes, apparemment habituées à être peu sollicitées, et faisaient comme nous « tapisserie »…
Après un regard complice, nous nous dirigeons vers elles... Respectueusement, une main sur le cœur l’autre derrière le dos, et en nous inclinant, nous demandons à leur mère l’autorisation d’inviter leurs jeunes filles…
Ma cavalière – oh surprise – danse étonnamment bien, sa légèreté est extrême en dépit de sa silhouette un peu trop replète à mon gré… Son sourire timide, et son regard réservé, rassurent ma modeste apparence, tandis que les propos qu’elle exprime, me surprennent par leur entrain…
C’est donc avec un plaisir non dissimulé que je renouvellerai mes invitations, non sans avoir auparavant échangé quelques mots déférents avec sa génitrice, dont le regard au départ défiant, s’adoucira ensuite jusqu’à une certaine indulgence…
Lorsque je croise le regard de Luiz, il traduit par une mimique expressive, les mêmes étonnements que ceux par moi ressentis…
Quelques heures plus tard, fort tardivement, vers les quatre heures du matin, et parmi les derniers à quitter les lieus, nous étions apparemment l’un et l’autre agrées en dépit de notre maigre bagage, par les parents des deux sœurs jumelles : Emilie pour mon ami, et de Suzanne pour moi…
Début de relations de plus en plus chaleureuses avec le temps qui passe, puis celles d’idylles raisonnables, vers de possibles hyménées…
Depuis cette soirée mémorable et ses développements, nous avions pris l’habitude de déjeuner ensemble régulièrement chaque semaine à Douai où Luiz résidait avec ses parents - ayant déjà quant à moi, un programme hebdomadaire de déplacements commerciaux pour faire tourner ma petite entreprise, qui me faisait passer dans cette ville chaque vendredi.
Et chaque fois – outre l’occasion de confronter l’avancements de nos entreprises envers Emilie pour lui, et Suzanne pour moi - c’était un bonheur de constater l’identité de nos multiples points communs… Sociaux politiques, moraux, littéraires, artistiques… Sans parler de notre passion commune pour l’histoire, pour la longue épopée de notre pays… Ainsi que nos prédispositions communes pour les éclats de rire inextinguibles… Un parallélisme de frères siamois !
J’ai évoqué précédemment ce qu’il advint de mon aventure avec Suzanne, qui aurait pu faire de moi l’héritier bourgeois d’une usine de fabrication de dentelles à Caudry, si je n’avait pas rencontré l’opposition farouche de ma mère à ce projet…
Quant à la poursuite de ma relation avec mon ami Luiz, brusquement, à la suite de la soudaine précarité de ma situation lors de ma séparation dramatique d’avec mon associée en confection féminine Yolande V., suivie de ma surprenante dégradation de santé entraînant une débilitante dépression, puis mon mariage et trois années de tuberculose j’avais du complètement interrompre celle-ci…
A ce point que Luiz avait totalement disparu de mon horizon…
Jusqu’à ce jour où nous nous venions de nous retrouver par le plus grand des hasards, au cours de cette chasse à Sart Poterie...
Submergés de joie – oubliant dans l’instant tous les arias de notre présence dans cette forêt de la Villette, aussitôt nous avions échangé un flot de confidences…
Luiz avait bel et bien finalement épousé la timide Emilie, et par la même occasion s’était trouvé adopté par sa bourgeoise belle famille, en quête d’un successeur masculin pour leur autre importante activité avec la dentelle : Une usine de traitement du bois à Trélon près d’Avesnes sur Elpe, au cœur de cette région boisée.
Marié, du jour au lendemain, Luiz avait connu une vie presque fastueuse – superbe résidence, voiture, appointements royaux… Mais sous la coupe du maître et seigneur des lieux, et de la régence de sa belle mère, omni présente dans son ménage…
Deux enfants souhaités étaient nés : Catherine en 1949, et Jean Paul en 1952.
Novateur et entreprenant, Luiz avait su - profitant intelligemment des énormes besoins d’une France exsangue après tant d’années de bombardements et de pillages par les Commissions d’achats allemandes – donner à l’affaire de ses beaux parents un développement considérable. Extension qui l’obligera à de plus en plus fréquents voyages d’affaires.
Enthousiasmé par son travail, flatté par sa jeune autorité sur tant d’investissements et de personnel, il ne verra pas passer les années, jusqu’au jour où – inquiet devant ses projets toujours renouvelés, son beau père commencera à brider les initiatives de son gendre… Luiz prendra très mal ce brusque retrait de confiance...
A la même époque, au cours de l’un de ses lointains déplacements, il avait rencontré une jeune femme d’une exceptionnelle beauté, qui lui mettra le feu au cœur… Et qui lui fera soudain paraître bien ternes, les faibles appâts d’Emilie… Incendie des sens qui rallumera ainsi en lui, tous les feux de ses passions passée, pour les femmes faites pour l’amour et dans leur irrésistible beauté du diable…
Le secret de sa brûlante liaison - et de certaines de ses incartades - durera près de neuf années… Jusqu’au jour où une secrétaire, déçue, ne révèle à sa belle mère sa trahison, et en lui fournissant des preuves accablantes !
Scandale énorme… Tout est rompu mon gendre ! Immédiate sanction du beau père outragé !
Mais au sein de cette famille traditionnelle et foncièrement catholique, on ne divorce pas… Un gentleman agrément sera promulgué par les beaux parents, auquel Luiz devra se soumettre : D’une part la docile Emilie retournera dans sa famille avec ses deux enfants, et Luiz sera démis de ses fonctions et de sa résidence, du jour au lendemain...
Fort de son diplôme d’ingénieur et de l’entregent qu’il s’était constitué au cours de ses succès d’entreprise, Luiz retrouvera sans peine une exceptionnelle situation auprès d’une société multi nationale en tant que délégué pour l’étranger, et vendeur d’usines « clés en mains ».
Dès lors, sans négliger d’un soupçon son rôle de père et d’éducateur de ses enfants qu’il adorait - surtout sa fille Catherine aux blonds cheveux dorés - et de responsable de leur entretien financier, Luiz poursuivit pendant les créneaux de son temps disponible, l’exercice de sa vie galante…
Quant à moi, je lui avais fait le récit de ma pauvre vie entre 1946 et 1947, dans le triste local du chemin Manot… Du creux de ma déchéance avant l’intervention de ma mère, et le rôle de plus en plus important de ma dévouée première ouvrière devenue chef d’un petit atelier de confection de quelques employées… Puis le choix de mon mariage avec celle-ci, suivi de trois années de tuberculose et la perte d’un poumon... La naissance bienheureuse de mes deux enfants…
Enfin, mon regain d’enthousiasme lorsqu’il m’avait été autorisé de reprendre un début d’activité… La progression régulière de mon entreprise… Et, finalement, notre actuel début de prospérité.
A ce point de nos confidences, que la chasse pour laquelle nous avions été invité nous semblait loin !
D’un coup, s’était renouée entre nous une amitié intense, amitié qui dès lors, ne devait plus jamais s’interrompre.
Luiz n'ignorera rien de ma vie. Je n'ignorerai rien de la sienne.
Laquelle, sur le plan sentimental, était particulièrement riche et variée ! Et souvent, il m'arrivera de m’identifier à lui par envie, lorsqu’il me contait certaines de ses aventures amoureuses successives… Aventures qu’il avait d’ailleurs relaté dans les pages confidentielles d’un roman intimiste, dont je serai l’un des premiers lecteurs !
Essai littéraire érotico passionnel vécu, qui m’avait rappelé l’écriture naïve d’amours imaginés à l'âge de mes quinze ans dans mon dossier à reliure noire, et qui avait échoué sur le bureau de mon Directeur d'école d'alors, Monsieur Bidel, de Dourdan…
J’avoue qu’une telle expérience littéraire un peu sulfureuse, m’avait aussi également quelque peu tenté lors de la rédaction de mes précédents ouvrages de confidences…
Projet finalement abandonné lorsque mon ami Luiz m’avait donné à lire la première moitié de son recueil, joliment intitulé : « Parfums de femmes… »…
Dommage, car je ne doute pas que j’aurais pu compter sur l’assistance de mon désormais coutumier diable vert et cornu, lequel n’aurait pas manqué de m’inspirer le cas échéant, pour palier à ma mémoire défaillante…
Occasion d’un bilan : Au cours de ma vie, avais-je bien pleinement exercé mon métier d’homme ?
Celui de mon signe zodiacal Sagittaire, moitié homme retenant la flèche de son arc badé, et moitié cheval à la vitalité ardente...