Ces années furent tellement déterminante pour l’histoire de mon pays, qu’elles justifient une relation chronologique détaillée.

Revenons sur 1936.

Année néfaste, prémonitoire ! La France, mon pays, subira des coups dont elle ne se relèvera pas !

Hitler occupera toute la scène internationale, vedette terrifiante et triomphante. Il haranguant les Allemands, les galvanisant de sa voix rauque et gutturale au cours de meetings gigantesques !

Tel, par exemple, celui qui aura lieu dans l’enceinte de l’usine Krupp, retransmis par toutes les radios d’Europe, où, du haut d’une locomotive, il subjuguera 120 000 auditeurs fanatisés, qui l’ovationneront sans fin… Ovations semblables au vacarme des vagues d’une mer en furie !

Consultés par plébiscite, 90% des Allemands approuveront sa politique et se donneront à lui le 29 mars 1936, renforçant ainsi la menace qui désormais pèsera sur nos frontières. Alliées et sœurs politiques, Allemagne et Italie signeront un traité d’alliance redoutable: le Pacte d’Acier.

Celui-ci sera renforcé par l’arrivée, sur la scène internationale, d’un nouveau partenaire qui fera beaucoup parler de lui dans la décade à venir : le Japon.

Corroborant le développement de leur puissance militaire et industrielle, les Allemands accumuleront les succès dans tous les domaines, succès aussitôt habilement exploités, par leur propagande.

Par exemple, l’immense dirigeable Zeppelin «Hindenburg», qui assurera la liaison commerciale Berlin New York en 46 heures, soit trois fois moins de temps que par le plus rapide des steamer ! Les jeux olympiques de Berlin qui seront l’occasion pour Hitler, à la suite des succès des athlètes allemands, de proclamer la supériorité incontestable de la race aryenne sur celle « des Métèques, des Juifs et des Nègres » !

Occasion de proclamer un racisme méprisant. D’ailleurs, Hitler refusera de serrer la main à l’athlète noir américain Jess Owen, triple médaillé d’or des 100, 200 mètres et longueur (10’’3, 20’’7, 8,06 m) ! Confirmé par l’exploit du champion de boxe germanique Max Smelling qui deviendra champion du monde, en battant par KO., à New York, l’idole des Américains, le noir Joë Louis, le 19 juin !

Préludant à ce qui va se passer dans quelques mois en France, en Espagne, le Frente Polulare socialo communiste triomphe aux élections. Des troubles meurtriers opposent alors les partisans de la nouvelle majorité, aux nationalistes catholiques. La guerre civile menace le pays.

Face à tant de périls mortels, quel sera le choix politique de la France lors des prochaines élections législatives ? Eh bien le 3 mai, le suffrage universel portera au pouvoir, tout comme chez nos voisins ibériques, le «Front Populaire», alliance des Communistes et des Socialistes, dont le leader, Léon Blum, deviendra Chef du Gouvernement !

La rue pavoisera et manifestera sa joie aux cris de: «Les Soviets, partout !», et aux accents de l’«Internationale» !

Face à une Allemagne qui travaillait à plein régime, soixante heures par semaine et 300 jours par an, Léon Blum, au terme de six semaines de grèves générales qui paralyseront le pays, pactisera avec les syndicats, et décidera de réduire la semaine de travail à quarante heures, d’augmenter les salaires d’un tiers, et d’octroyer quinze jours de congés payés...

Ces mesures sociales, généreuses mais inopportunes, n’interrompirent pas pour autant, ni les grèves, ni les occupations d’usines fomentées par le parti Communiste et son antenne syndicale, la C.G.T.. Troubles qui se multiplieront, paralysant l’industrie, et notamment les usines d’armements.

Les finances publiques seront au plus bas, et le Franc sera dévalué de 30 % (26/9) !

Encouragé par nos désordres et la désorganisation de notre économie, Hitler surenchérira dans ses revendications : Il réclamera le retour à l’Allemagne, des anciennes colonies allemandes ! Tandis qu’en politique intérieure, il promettra habilement à chaque famille allemande une voiture automobile, la Wolskwagen (650 kg, 6 litres aux cent kilomètres), pour 900 marks, et payables en cinq ans.

Dubitatifs au niveau de leur attitude envers Hitler – qui aura outre Atlantique de nombreux sympathisants, dont le célèbre aviateur Lindbergh - les U.S.A. sembleront se désintéresser de l’Europe de l’est : Par la loi «Neutrality Act», ils affirmeront leur neutralité absolue.

Le Général italien Badoglio - par la conquête de la capitale d’Addis Abeba le 5 mai, achèvera victorieusement la campagne d’Ethiopie.

En France, les grèves reprendront de plus belle en fin d’année, tandis qu’en Belgique on assistera à la montée en puissance du mouvement flamand de Léon Degrelle, d’inspiration fascisante.

Survient, en Espagne, l’assassinat du leader monarchiste Calvo Sotello ! Aussitôt le pays s’enflamme : Soulèvement du Maroc Espagnol, le 13/6. En juillet, le mouvement s’étend dans le sud espagnol (18/6).

En réaction, Barcelone crée la Milice Ouvrière, tandis que Burgos deviend la capitale du mouvement Nationaliste. La guerre civile s’installe. Les volontaires apatrides des Brigades Rouges, vont s’opposer aux hommes de la Légion Condor allemande (23/10).

Cette guerre, fratricide, s’amplifiera, meurtrière et farouche. C’est ainsi que l’Alcazar de Tolède, défendu par 1200 cadets et 400 femmes, sera assiégé pendant deux mois par plusieurs divisions républicaines. Finalement, la ville sera délivré par les troupes Franquistes, après avoir été minée et partiellement détruite, le 25/9. Irun et San Sebastian seront libérés à leur tour par les Nationalistes, le 13/9.

En fin d’année 1936, insatiable, convaincu de notre incapacité de réaction compte tenu des désordres sociaux qui nous stérilisent, Hitler dénoncera le Traité de Versailles !

Par la même occasion, il refusera définitivement de payer les dettes de guerre (14/11).

Le 25 novembre, il conclura un traité d’assistance anti-bolchevique avec le Japon.

Sur cette dernière nouvelle, s’achèvera l’année 1936…

La France pleurera Mermoz disparu dans l’Atlantique Sud aux commandes de son splendide hydravion «Croix du Sud».

En Angleterre, le roi Edouard VIII renoncera au trône (10/12) pour épouser une américaine divorcée : Miss Simpson. Very shoking outre Manche !

Paris chante:
«Quand on’se promène , au bord de l’eau… avec Jean Gabin,
Ca vaut mieux que d’attraper la scarlatine...
Marinella... avec Tino Rossi

Je ne verrai pas, bien sûr, les inoubliables productions cinématographiques : «La charge de la Brigade Légère», «Les Temps Modernes» de Monsieur Chaplin, ni le succès de Fernandel : «Le Rosier de Madame Husson», pas plus que «La Marseillaise», ou « La Grande Illusion » film dans lesquels jouent Jean Gabin, Pierre Fresnay et Erich von Stroheim...

Depuis le 27 avril, le Golden Gate Bridge est ouvert à la circulation à San Francisco : C'est le pont suspendu le plus long du monde: 2 725 mètres !