Un fils unique d'après guerre (1920 - 1939)

L'école des frères.

La "Grande Ecole des Frères" se trouve à une bonne demi-heure de marche du 34 rue de la Montagne. Ce sera le lieu de ma prochaine rentrée scolaire d'octobre 1928.

Mon père m’a choisi une institution religieuse, car il estime que, tout comme lui, je suis un élève zélé, pieux et peut-être, "inspiré" par la vocation religieuse. J'ai en effet l'âge où, à La Haye Descartes, il avait été remarqué par l'abbé de sa paroisse.

On pénètre par une lourde porte de chêne sombre, dans ce lieu sévère, à l'image de son Supérieur, le Père Daniel, haut vieillard solennel qui officie le dimanche à l'église en aube noire, et qui tient l'harmonium.

Là, il n'y a plus rien de l'aimable bonne humeur qui égayait l’école enfantine. Ici, on a immédiatement la gorge serrée par l'austérité des lieux. Plus question de s'amuser : Maintenant, il faudra travailler ! Mon père, qui connaît la réputation de l'établissement, et l'a choisi pour cette raison.

Dans tous les lieux en vue, des pancartes bleues rappellent en lettres blanches les devoirs et obligations des bons élèves : Application - Discipline - Respect des parents - Exactitude.

Toutefois, la première année, ma classe est attribuée à un bon petit vieux, le Frère Foussard, toujours coiffé d'une calotte noire, visage aimable et souriant. Ce frère est la bonté même, et il est aimé de tous.

Lorsque nous récitons avec lui le "Notre Père..." ou le "Je crois en Dieu...", il lève ses yeux vers le ciel, extasié, transfiguré par la certitude de sa foi ! Son exemple et la ferveur qui émanent de lui, me communiquent une croyance en Dieu vertigineuse. Chaque matin, à la prière, j'affirme avec conviction mon désir d'être "doux, humble, chaste et zélé". Je me repens de tous mes péchés "commis par pensée, par parole, par action et par omission". Et je promets sincèrement "de ne plus recommencer et de faire pénitence"...

C’est ce bon Frère qui nous prépare à ce qu'on appelle alors la communion privée, c'est-à-dire à la cérémonie au cours de laquelle pour la première fois un enfant reçoit l'hostie consacrée.

En plus du travail de classe que je réalise sans difficulté, je m'abîme, en vue de cette communion, dans un univers de prière. Rarement, peut-être, hostie ne fut posée sur les lèvres d'un enfant devenu, grâce au bon Père Foussard, aussi pur et angélique que moi ! Temps heureux et exceptionnel ravit sans doute mon petit ange gardien, et consterne mon méchant petit diable vert devenu impuissant.

Las, peu après Pâques, un matin, le Père Daniel, plus sombre que jamais, nous apprend que le Bon Dieu a rappelé à lui le Père Foussard... Je connais secrètement un chagrin d'une grande profondeur, presque mystique...

Mon père confondra peut être cette grande émotion, avec les premières manifestations d'une vocation précoce.

En réalité, outre la profonde tristesse que j’éprouve, je m'interroge surtout sur le sens des mots : "Rappelé à Dieu"... Mon esprit se perd en suppositions puériles, mais pour rien au monde je n'ose poser de questions, puisque tout le monde semble admettre ce fait comme naturel.

Quoiqu’il en soit, lors des obsèques, mon cœur d'enfant prie avec une ferveur innocente, mes larmes sont sincères. Elles accompagnent la montée au Paradis de l'âme radieuse de ce bon Père.

Un autre frère, plus jeune, le frère Solignac, le remplace. Il est vivant et gai, efficace et énergique. Il fait de nous de bons élèves, et il nous rappelle souvent celui que nous avons conduit au cimetière.

A l'exception de l'orthographe et de l'écriture, les travaux de l'école me paraissent faciles grâce à ma mémoire fidèle et rapide. Je suis particulièrement prompt aux jeux de calcul. Je fais sans effort moisson de médailles, accrochées à mon tablier noir, et collection de bons points, soigneusement accumulés dans une boîte de pastilles Valda.

Et je suis "le premier de la classe" d'une façon régulière ! Je m'en réjouis pour mes parents, et surtout pour mon père, car bientôt arrivera le jour solennel de la distribution des prix !

Je me suis bien gardé de confier ma certitude d'être désigné premier prix d'honneur et d’excellence, pour savourer leur bienheureux étonnement.

C’est le grand jour. Sur l'estrade siégent, face à l'assistance, le Clergé, le Père Daniel, et des personnages importants vêtus de redingotes noires, dignes et imposants. Devant eux, sur une longue table, s’empile une montagne de magnifiques livres rouges avec des rubans dorés, et des couronnes de laurier.

Quand c’est le tour de ma classe, le lecteur annonce :

-"Première année préparatoire, Suchart, premier prix de français.

Suchart reçoit une pile de gros livres rouge dorés sur tranche, et une couronne.

-"Polart, premier prix de calcul.

Et c’est la même spectaculaire récompense pour Polart.

Bien d'autres sont appelés et largement honorés. Enfin, une voix, plus discrète me semble-t-il, prononce:

-"Nonet Maurice, prix d'honneur et d’excellence !

Dressé d'un bond, j'avance vers le jury, le coeur battant, convaincu que je vais ployer sous le poids de gros livres rouges à tranche dorée, le front couronné de lauriers, et rencontrer, récompense suprême, le regard enfin émerveillé de mon père !

Hélas, il n’en est rien : On me tend seulement un petit livre broché, minuscule, ridicule, et une pâle couronne verte... La tête basse, je regagne ma place, avec un sentiment de véritable trahison ! C’est la première fois que je ressens le pincement de l'injustice à l'état pur. Cela dépasse ma compréhension !

Pourtant, il y a une explication, innocent que je suis ! Suchart est le fils du gros boucher de la place, et le grand-père de Polart est pharmacien... Je devrais savoir que les parents ont acheté eux-mêmes les livres, et s'offrent ainsi, avec leur argent, des honneurs au travers de leur progéniture !


L'année suivante sera remarquable.

Pour commencer, j'entre dans la classe du redoutable Père Daniel, qui réunit trois "divisions", première, deuxième et troisième années. Pour la première fois je fais la connaissance de livres épais, imprimés en petits caractères, avec par endroits, des "résumés" en grosses lettres noires impressionnantes, et sans aucunes illustrations.

Il se dégage de la haute silhouette maigre du Père Daniel, de son visage impérieux sculpté par l'âge, et de ses cheveux blancs, une autorité naturelle redoutable. Sa voix est puissante et grave : Finies les classes aimables et gaies ! Maintenant commencent les études sérieuses, dans le silence absolu.

L'école des Frères pourvoit l'église en enfants de choeur. Mon père a décidé que je ferais partie de cette élite, pour ma plus grande satisfaction d’ailleurs.

En semaine, le service des mariages, baptêmes et enterrements rompt, par leur soudaineté, la monotonie de certaines journées de classe. Par contre, le dimanche, je dois servir les trois messes du matin, plus les vêpres et le salut l’après-midi. Ce programme est chargé, mais pour l’heure, il me convient tout à fait.

En effet l’enfant de choeur accède à un univers privilégié : La célébration des cérémonies, la fréquentation du clergé, l’accès à la sacristie et à l'autel. Et aussi, et surtout, trois honneurs sont attachés à cette charge.

D'une part, le port de superbes vêtements que je ne peux m'empêcher de décrire : La longue aube rouge, noire ou violette, selon les circonstances, que l’on l’enfile par la tête. Par dessus vient une longue blouse blanche de dentelle du plus heureux effet. Enfin, une petite cape du même tissu que l'aube, est posée sur les épaules. Pour parachever cette toilette, une petite calotte ronde assortie doit être portée impérativement dans l'axe de la tête et légèrement en arrière, ce qui est pour moi un constant problème qui gâche souvent mon plaisir : Sur le sommet de mon crâne, cette maudite petite calotte ne tient jamais en place !

Un grand honneur consiste dans le ballet auquel il faut se livrer par rapport à l'officiant : Je descends des marches de l'autel d'un côté pour remonter de l'autre après une génuflexion au milieu. Je déplace le gros missel, je présente le plateau avec les burettes. Je manie l'encensoir et son foyer parfumé. Je participe aux processions dans les cérémonies importantes en portant de grandes bannières frangées d'or et d'argent. Au cérémonial des baptêmes, mariages et funérailles

Mais j'avoue que de toutes ces cérémonies, celles qui me plaisent le plus, ce sont les enterrements...

Oui, pour moi, les enterrements sont merveilleux : Le noir et l'argent m’impressionnent. De plus, après la cérémonie, il y a le convoi de l'église au cimetière, au cours duquel les enfants de choeur précèdent le char funéraire. Celui-ci, selon la qualité du défunt, varie du simple corbillard nu, tiré par un vieux cheval décoloré, tête basse et pattes poilues, à l'équipage extraordinaire de deux à six chevaux caparaçonnés et emplumés, avec un char couvert de fleurs et des personnages graves tenant les cordons.

Dans tous les cas, il y a en avant l’enfant de choeur porteur de croix. Ce poste est très recherché, car dans cette fonction, on a l'impression d'être un chef militaire dirigeant toute une troupe.

Ce fut tout particulièrement le cas lors des funérailles somptueuses d’un colonel ou d’un général… Il y avait des drapeaux et une clique militaire. Au départ de l’église, celle-ci avait attaqué une marche cadencée, la musique qui me faisait le plus d’effet - aucun doute, mes parents n'avaient pas enfanté un autre Mozart... Les accents martiaux des cuivres et des tambours me transportent d’aise, et en suivant cette cadence entraînante, j'arrive, tout seul avec ma croix, avec deux cents mètres d'avance sur le corbillard au cimetière !

Cet authentique exploit sportif ne sera pas apprécié à sa juste valeur… Car je serai désormais privé de croix, lors des enterrements musicaux.

Une autre raison de ma préférence pour les enterrements, tient au fait que les enfants de choeur, à l'issue de ce genre de cérémonies, cérémonie, tendent un plateau à la sortie de l'église. Et je constate chaque fois une évidence : Le chagrin des deuils rend l’assistance plus généreuse que l'allégresse des baptême ou des mariages !

Par opposition à l’animation de ces cérémonies, les vêpres des dimanches après midi, sont vraiment fastidieux et interminables. Elles commencent à quinze heures pour finir à dix-sept heures ! Les chants et répons sont particulièrement soporifiques. Et mon estomac a souvent du mal à négocier le filandreux pot-au-feu dominical ! Pour ces raisons, mon esprit perd de son recueillement, et je m'amuse plutôt à observer sur le sol le reflet violets d'un vitrail, ou le vol d'une mouche...

Il me faut donc lutter contre le sommeil pour répondre aux sonores coups de "claquoir" impératifs qui indiquent les changements de places entre les psaumes. Ca n'en finit jamais ! Et avant de sortir, il y a, en prime, une dizaine de chapelets "pour les âmes du purgatoire"! Par contre, j'adore les splendides chants du « Magnificat » et du « 0 Salutaris ».

Le troisième privilège de l'enfant de chœur est la distribution du "pain béni"... C’est la coutume en ce temps là : A tour de rôle, les familles de notables offrent un échafaudage de grosses brioches odorantes, soigneusement présentées avec des fleurs et de la verdure sur un pavois, que deux enfants de choeur les portent au-dessus de leurs épaules en remontant l'allée centrale.

Ces brioches sont ensuite découpées en morceaux, forcément inégaux, et offerts aux fidèles dans des paniers d'osier, travée par travée. L'habitude veut que le surplus revienne aux enfants de choeur.

Donc, notre premier soin consiste à diviser les brioches dans le plus grand nombre de morceaux possible. Le second, de les disposer dans la corbeille, les grosses parts vers nous, les plus petites vers l'extérieur. Ensuite, il y a un art pour offrir la corbeille à chaque fidèle, qui, d'un oeil furtif, a guidé sa main vers les plus gros, pour se replonger ensuite dans son missel. Il consiste alors à retirer prestement vers soi la corbeille pour que la main tombe sur les plus petits. Ma gourmandise, qu'affole la bonne odeur de ce gâteau fraîchement coupé, me rend particulièrement doué à cette gymnastique.

Le Père Daniel tient l'harmonium. Il dirige également la chorale de l'église, issue de son école. Comme chaque année il perd des anciens, et les remplace en recrutant en octobre parmi les nouveaux élèves.

A mon tour, il m’appelle auprès de lui, et pianote une gamme. Il m’ordonne :

-"Maurice, chante : do ré mi...

J’essaie, de ma malheureuse voix de fausset.

-"Non ! Ecoute mieux. Do-ré-mi ... Vas-y maintenant.

Je tente de reproduire les notes, mais sans plus de succès. Il persiste :

-" Non ! Do-ré-mi..."Non ! Non !

Il est patient. Moi, têtu. Ce qui me vaut un définitif :

-"Tu n’as pas d'oreille, Maurice! », ponctué d'un péremptoire et définitif claquement du pupitre.

Pas d'oreille? Pourtant j'en ai ! Et même plutôt décollées !

Cette mauvaise réputation - que je persiste à penser encore aujourd’hui totalement injustifiée - me poursuivra toute ma vie.


Dans l’intervalle, mes parents ont changé de domicile. Désormais, nous habitons 32 rue Caron, dans le local de gardien d’une maison bourgeoise d’un quartier résidentiel, mais toujours à Athis.

C'est un étrange petit appartement de trois niveaux, reliés par un étroit escalier en colimaçon dont les marches, comme les rayons d'une roue, sont accrochées à un mât central. En bas, se trouvent l'entrée et le casier à charbon. Au premier il y a juste deux petites pièces: la cuisine et la salle à manger, ce qui est un luxe nouveau. Et au second deux petites pièces chambres, dont l’une me sera attribuée. La chance est d’avoir toujours une très belle vue, quoique moins dominante, sur la Seine, ses berges et ses coteaux.

Si mon père s’est rapproché de la gare qu’il emprunte quatre fois par jour, par contre je constate qu'il me faut désormais compter quarante bonnes minutes de marche pour me rendre à l'école ou à l'église. Quatre kilomètres de plus chaque jour, été comme hiver.

Il y a, depuis notre déménagement, de fréquentes discussions, même disputes, entre mon père et ma mère : Nous avons une salle à manger, mais pas les meubles correspondants… Or elle a décidé de meubler cette pièce ! Un gros catalogue est en permanence sur la table, pendant les repas.

-"Comme cela, on pourrait inviter des amis, argumente ma mère.

Cette perspective ne semble pas enthousiasmer mon père. Le climat s'envenime, et je comprends qu'il est question d'argent. A l’évidence : On en manque !

En vraie fille de Lorraine, ma mère est tenace. Je sens qu'un drame se prépare : Tous les soirs, de l'autre côté de la porte de ma chambre, des propos de plus en plus forts se font entendre. Ils se terminent souvent par les éclats de voix autoritaires de mon père, suivis des sanglots de ma mère.

Dans mon petit lit aux boules de cuivre, je suis tenu en éveil par la rumeur de la chambre voisine. J'entends les pleurs de ma chère et douce maman. Je crois que j'éprouve alors envers mon père un sentiment voisin de la haine ! Et je me promets que, quand je serai grand, je me dresserai contre lui pour la protéger ! Et qu’un jour, je lui donnerai tout l'argent qu'elle peut désirer !


Un soir de cette fin novembre 1929, je rentre tout joyeux à la maison. Je pense aux minutes bienheureuses qui précèdent le retour du bureau de mon père. Ce sont des moments où je suis l'enfant bien-aimé de ma chère maman.

Or, déception ! C’est mon père que je trouve, préparant nerveusement le dîner. Il me déclare :

- "Depuis ce matin, ta mère a commencé à travailler à Paris, comme employée d'écritures aux Grands Magasins du « Bon Marché » !

Pour moi, c’est la catastrophe : Finies les doux moments d'intimité avec ma tendre mère... Désormais, tous les soirs, je vais devoir affronter la sévérité de mon père !

Et - mais je ne le sais pas encore - ce n'est que le début de mes malheurs...

Car, à dater de cette soirée, mes parents – en dehors de ma présence - vont se disputer sans cesse… Toutes les nuits, de l’autre côté de la cloison de ma chambre, je percevrais les colères de mon père, les pleurs de ma maman…

Cette situation, révélatrice d’un enjeu qui me dépasse, me bouleverse. D’ailleurs, aujourd’hui encore, j’en suis réduit aux hypothèses :

En fait, mon père est très amoureux de ma mère, passionné même. Malheureusement il est aussi d'une nature ombrageuse et jalouse. Et il me semble que ma mère n'est pas aussi amoureuse que lui… Seulement très admirative de ses qualités spirituelles, et intellectuelles.

De plus s'est glissé entre eux une opposition de style de vie. Mon père est totalement désintéressé, seulement attaché aux valeurs spirituelles, au respect de la religion, au souci de mériter le ciel. Ma mère, paysanne terrienne, connaît et apprécie la valeur de l'argent et tout ce qu'il peut apporter. L'essentiel de ses soucis est d'ordre matériel : confort, enrichissement, économies. Son esprit religieux est limité au juste nécessaire.

Le projet d'acquisition de cette salle à manger qui manque à son "standing", va servir de détonateur : Puisqu'on n'a pas assez d'argent avec un seul salaire pour l’acheter, et bien, elle ira travailler à Paris !

Cette décision est très mal perçue par mon père. Il l'imagine dans un bureau où il y a forcément des hommes qu'il ne connaît pas. Il les imagine séducteurs et entreprenants. Il la voit si jolie, avec ces yeux qui savent être parfois tellement enjôleurs... Cette idée, il ne la supporte pas !

En quelques semaines, leur vie va devenir impossible, et la guerre entre eux s'installer.

Mais au fil des années ma mère a acquis une certaine assurance. Elle résiste mieux aux assauts de mon père. C’est l’inévitable évolution des femmes qui, de l'enthousiasmante faiblesse et timidité de leur tendre jeunesse - faiblesse qui plaît tant aux hommes - acquièrent au fil du temps, sens critique, indépendance et autorité !

Ma mère en travaillant au Bon Marché va gagner de l'argent, et voir s’accroître encore ses capacités de résistance. Elle est enhardie par ses voyages quotidiens à Paris, mêlée à la foule élégante des Grands Magasins. Elle est stimulée par la concurrence homme - femme du travail mixte. Elle devient plus élégante.

Mon père l’imaginera sollicitée...


Finalement leur conflit ne me portera pas chance. J'en serai même la victime : Réalisant les inconvénients du climat détestable qui règne entre eux, ils estimeront préférable pour moi de m'éloigner, du moins provisoirement, du champ clos de leurs querelles.

Je vais être mis en internat !

Sept ans ?

Sept ans ?

Huit ans ?

Huit ans ?

L’église d’Athis.

L’église d’Athis.

L’église d’Athis.

L’église d’Athis.

L’église d’Athis.

L’église d’Athis.

Annie - Monette - 1930

Annie - Monette - 1930

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Maurice NONET
Dernière modification le : March 02 2007 13:28:27.
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