Racines

LE ROMAN D'ALICE ET DE FERNAND.

En 1916, le régiment de mon père avait été engagé sur le front de Verdun où se déroulait une épouvantable bataille. Cette fournaise dévorera, en dix-huit mois toutes les unités de toutes les régions de France, en une héroïque et meurtrière rotation voulue par le général organise la défense du site : le général Pétain..

Le 125ème R.I. a été particulièrement mis à l'épreuve au Mort-Homme, et sur la "Côte 304", positions clés protégeant les forts de Vaux et de Douaumont. Ce régiment qui a perdu un tiers de ses effectifs, a grand besoin d'être relevé et il doit être reconstitué avec de nouvelles recrues de la classe 1916 pour redevenir opérationnel.

Un premier hasard - ou une première fatalité - va intervenir : Le 125ième RI est envoyé au repos à Crévic, le petit village de lorraine que Fernand avait entrevu depuis les hauteurs de Réméréville, au soir de la défaite de Morhange en 1914...

Le second hasard voudra que le cantonnement de l'adjudant-chef Nonet et de son ordonnance Proust, soit installé chez le gérant des boucheries Solvay, Monsieur Jules Henriot, et que les longues soirées y soient souvent égayées par la présence des deux jeunes filles de la maison: Laurence et Alice...


Deux années se sont écoulées depuis le jour où nous l'avons évoqué Alice pour la première fois... Elle a tenu les promesses de ses quatorze ans, car elle est devenue une très belle jeune fille ! Ses grands yeux sombres, son regard profond et romantique, lui donnent un charme particulier. Brune à la peau mate, elle a une silhouette fine et gracieuse. Son maintien d'une élégance naturelle et ses vêtements simples mais coquets, trahissent l'aisance du père.

Pour mon père qui vient de quitter l'enfer des tranchées et le voisinage de la mort plusieurs mois durant, cette jeune fille lui apparaît comme une vision providentielle, un ange du paradis descendu sur terre !

C'est le coup de foudre!

Absolu, ravageur, définitif.

Elle est si belle, si jeune, et tellement séduisante. Alors, adieu la soutane ! Son coeur découvre les feux de la passion.


Ma mère a toujours été très discrète sur ses souvenirs de jeune fille. En revanche, sa soeur, ma tante Laurence (à l'époque, forte de ses vingt ans, elle affichait devant sa cadette une expérience de jeune fille avertie en matière d'intrigue amoureuse...) m'a révélé, beaucoup plus tard, les détails de cette idylle à sens unique.

En effet, mon père ne réussit absolument pas à intéresser la jeune Alice dans les premiers temps de sa passion ! Pourtant il a pour lui sa prestance naturelle, la noblesse de son visage, la fierté de ses moustaches et la brillance de son intelligence ! Mais malgré le charme de sa conversation, son entreprise de séduction est loin d'être un succès!

Car à Crévic, l'atmosphère villageoise autrefois si paisible, a bien changé. Car dès la fin de l'année 1914, la l'armée a fait de ce village une base de repos pour les régiments mis à l'épreuve des combats. Ces allées et venues de soldats et d'officiers venus de toutes les régions de France, favorisent des rencontres en d'autre temps tout à fait inconcevables.

Il s'en suit que les jeunes filles Henriot ont été déjà très souvent courtisées... Et certains beaux officiers - j'entendrai parler du Capitaine Plançonneau, et surtout du Commandant Pertuzet - n'avaient pas laissé la coquette Alice totalement indifférente...

Or, Fernand, amoureux novice et timide, n'est qu'adjudant-chef ! Alice accueille donc avec indifférence, voire avec froideur, ses élans discrètement contenus. Son coup de foudre n'est indubitablement pas partagé !

Les jours passent. Le repos accordé au 125ème R.I. va prendre fin. Fernand doit retourner au front, vers l'épouvante des combats.

Mais, curieusement, cet éloignement ne desservira pas sa cause, car il a un avantage très appréciable sur les autres soupirants d'Alice : Ses dons littéraires !

Il va dès lors assiéger l'objet de sa flamme d'une abondante et romanesque correspondance.

Celle-ci ne fera peut-être pas capituler la belle, mais Alice se sentira flattée.

Par ailleurs, cette correspondance assidue aura un effet totalement inattendu : Les lettres enflammées de Fernand - qu'Alice indifférente donne à lire à sa soeur, émeuvent jusqu'aux larmes le coeur ultra sensible de celle-ci !

Ironie du sort. Mon père qui ne parvient pas à s'attirer les faveurs de sa bien-aimée, a sans le savoir, fait la conquête de Laurence ! Il a donc, dans la place, une alliée dont l'efficacité se révélera redoutable au fil du temps, pour les défenses de sa soeur...

Car Laurence ne perd jamais une occasion pour glisser, légèrement envieuse :

-« Comme tu en as de la chance ! Ce qu'il t'aime ton Fernand ! Mon Dieu, comme il sait bien écrire !

Entamant ainsi de subtile façon, la résistance de sa cadette.

Des mois passent...

Mon père partage désormais très inégalement ses permissions entre La Haye Descartes et Crévic, chaudement encouragé par le soutien inconditionnel de la romantique Laurence, sa complice inespérée.

L'année 1917 s'écoule.

Alice embellit encore, mais reste toujours aussi inaccessible.

Fernand s'obstine. De plus en plus amoureux, il continue de l'assiéger. Il la noie sous un flot de lettres, toutes plus belles et plus passionnées les unes que les autres.

De plus, il entretient aussi d'excellents rapports avec "le Jules", le père de sa bien-aimée, charcutier de son état, qui exerce sur lui un intérêt étrange.

Car, quel singulier personnage que celui-ci ! Tout le contraire du soupirant d'Alice : Peu cultivé, parfois grossier, violent à ses heures, et même "mangeur de curé" ! De plus, « le Jules » passe pour un « viveur » sans scrupule, s'abandonnant souvent à la boisson ! Et, pour couronner le tout, il jouit d'une fâcheuse réputation de coureur de jupons...

Mais il sait aussi, à ses heures, être chaleureux, généreux, jovial, amical, irrésistible... Un individu de la trempe de l'un des personnage des romans de Balzac, qui fascinera le novice amoureux d'Alice, au point qu'ils deviendront deux parfaits amis, cherchant mutuellement à se rendre service.

Or dans le paisible village de Crévic, une occasion exceptionnelle de cette nature allait se présenter en fin d'année 1916, à l'occasion d'un véritable mini drame qui impliquera le père Jules, et une jeune fille d'un village voisin...

Le père Jules, à l'époque, était donc le gérant des Boucheries Coopératives des Usines Solvay de Dombasle, depuis le décès accidentel de sa jeune femme Marie, la mère de Laurence et d'Alice.

Les usines Solvay qui, - chose étrange -, n'ont pas reçu un seul obus en dépit des deux mois d'âpres combats dans ce secteur du front de Lorraine entre août et fin septembre 1914, ont continuées toutes leurs activités.

Jules Henriot y est très apprécié professionnellement, mais il a des difficultés "d'écriture" pour sa correspondance et sa comptabilité. Alors, on lui a adjoint une secrétaire pour pallier ses lacunes. A cette époque, en province rurale, une jeune fille travaillant avec des hommes, était une exception.

Augustine Rousselot devait son recrutement à l'excellente réputation de sa famille qui habitait Sommerviller - un village entre Crévic et Dombasles - et à son niveau de culture : Elle avait fréquenté une institution religieuse.

C'est une menue jeune fille, d'aspect frêle, au visage délicat et pâle, éclairé par de grands yeux bleus attentifs. Elle était discrète, réservée et très pieuse. On lui prêtait des fiançailles romanesques avortées... Elle avait alors trente ans.

Monsieur Jules, lui, à ce moment-là, accuse un embonpoint évident : Il racontait qu'à cette époque - il avait alors quarante huit ans - il pesait 220 livres! Son visage s'est tout à fait arrondi. La bouche s'est ombragée d'une fine moustache nouvelle. Il donne l'impression d'un homme jouisseur qui profite largement de tous les plaisirs de la vie, et peut-être même, pas toujours en esthète !

Pourtant, ce personnage très épicurien, sans délicatesse ni poésie, va séduire la fragile et menue Augustine, sa cadette de près de dix-huit ans !

Hélas, malgré toutes leurs précautions, leur secret est bientôt découvert. Peu à peu, les langues se déchaînent. On murmure d'abord, puis on assure :

-« Vous savez la nouvelle? L'Augustine, la fille Rousselot de Sommervillers, et bien elle est la maîtresse du Jules, le gérant boucher de chez Solvay !

-« Pas possible! Le "gros" Jules ? Celui qui est si vieux ? (en 1915, un homme est déjà vieux à quarante ans !), et avec la petite Augustine qui est si jeunette?

Soudain, en novembre 1916, alors que les premiers froids et la neige annoncent déjà l'hiver, c'est le drame ! Augustine, enceinte et désespérée, n'est pas rentrée chez elle depuis plusieurs jours... L'inquiétude, l'angoisse montent, à Sommerviller comme à Crévic. Augustine n'avait-t-elle pas parlé de porter atteinte à ses jours ?

La Gendarmerie alertée entreprend des recherches. Les habitants de deux villages se mobilisent. On fouille la campagne et les bois. On sonde le Sânon et le canal de la Marne au Rhin avec des perches. En vain !

A la même époque, le 125ème R.I. de Poitiers est justement en cantonnement de repos à Crévic. L'adjudant-chef Fernand Nonet loge dans la belle demeure de Monsieur Jules Henriot, où il couve des yeux la jolie jeune fille de la maison, la brune Alice!

Heureux de rendre service, et peut-être d'attirer ainsi sur lui l'attention de sa trop distraite amoureuse, il offre ses services. Il utilise le téléphone de l'armée pour élargir les recherches.

Elles aboutissent enfin. Entre les lignes françaises et allemandes, des soldats en patrouille ont découvert une jeune femme épuisée et évanouie, non identifiée... Fernand se précipite au poste de secours où elle a été transportée.

C'est Augustine! Elle a tenté de trouver la mort en s'exposant volontairement au tir des fusils et des mitrailleuses allemandes ! Réanimée, elle est ramenée chez elle, à Sommervillers, dans un état pitoyable.

Les bonnes langues des deux villages s'en donnent à coeur joie, savourant le scandale.

Finalement, fin 1916, le 13 décembre, Monsieur Jules Henriot fait célébrer discrètement son troisième mariage avec Augustine Rousselot, en l'église de Crévic...

Quatre mois plus tard, une petite fille, Anne-Marie, voit le jour, le 8 avril.

Désormais, Alice et Laurence se trouveront de ce fait, contraintes de vivre avec leur jeune belle-mère, qui les accueillera d'ailleurs comme ses propres enfants, dans un village en constant remue-ménage du fait de la guerre.

En effet, les régiments après plusieurs mois de combat sur la ligne de feu, continuent à être envoyés en repos à tour de rôle vers les villages de l'arrière. C'est le cas de Crévic.

Ces jeunes hommes, rescapés des combats, avides de vivre, n'étaient pas sans représenter des dangers constants pour les jeunes filles et les femmes seules... Mais Augustine en la circonstance, en dépit de son apparente fragilité, fera preuve d'une force de caractère et d'un sens des responsabilités exceptionnels. Elle fut la protectrice vigilante de ses deux belles-filles, Alice et Laurence.

Quant à Fernand, la guerre l'a repris. Pendant onze mois, il va vivre successivement les batailles meurtrières de Champagne, de la Somme, de l'Aisne, sans cesser de poursuivre son ardente correspondance...

Début mars 1918, une nouvelle longue période de repos le ramène par un bienheureux hasard, à Crévic !

Quelle chance pour lui, toujours aussi amoureux. Mais cette fois encore, sans plus de succès ! Alice - qui est devenue une séduisante jeune fille de dix-huit ans - a été si souvent sollicitée... Peut-être même a-t-elle noué d'autres flatteuses intrigues ?

C'est alors que brusquement, le 19 mars, le jour de la Michelstag, le général en chef de l'armée impériale allemande Ludendorf déclenche une prodigieuse offensive sur Paris ! Le 125ème R.I. est rappelé de toute urgence, et envoyé au plus fort de la bataille !

Cela n'empêche pas Fernand d'écrire à sa bien aimée presque tous les jours...

Or, subitement en mai, son courrier amoureux s'interrompt !

Alice, d'abord étonnée, puis intriguée, finalement s'interroge : Son amoureux se serait-il découragé? D'abord un tantinet vexé, son coeur ensuite s'inquiète... En effet, tous les jours il y a tant de blessés, tant de morts !

Les semaines passent... Maintenant, Alice est troublée, puis devient anxieuse...

Enfin, une lettre arrive ! Elle est timbrée d'un hôpital militaire de Rennes... Et écrite par une main étrangère !

C'est bien un courrier de Fernand, mais dictée par lui à une infirmière - car il est pratiquement aveugle - dans laquelle il lui apprend tout son malheur : Il est très gravement blessé, il souffre atrocement, il est seul... Il lui redit tout son amour... Il la supplie de l'aider à vivre, de l'attendre... Dès qu'il le pourra, il lui reviendra !

Surprenant revirement : Alice, jusqu'alors insensible à cet amour tenace, est désormais touchée, attendrie par ce malheureux qui se débat entre la vie et la mort !

Etonnant coeur des femmes ! L'amour, la tendresse qu'elles donnent n'obéissent à aucune règle : Souvent les épreuves et les souffrances qui accablent brusquement un soupirant, sont le meilleur moyen de trouver le chemin de leur coeur...

(Ainsi, je me souviens d'un autre exemple, plus récent de ce même attendrissement... Il s'agit d'une très belle jeune fille d'origine juive, très courtisée, qui, fin 1945, tombera éperdument amoureuse d'un rescapé du camp de la mort de Dachau : Cet homme était alors un véritable squelette vivant, incapable du moindre mouvement... Seuls ses yeux immenses témoignaient d'un reste de vie. Cependant, elle l'épousera, alors qu'il était encore sur son lit d'hôpital ! )

Pour Alice, c'est le début de l'amour.

Fernand, dès qu'il le peut, reprend lui-même l'écriture de ses lettres aux accents lyriques qui trouvent maintenant un écho grandissant dans le coeur d'Alice. Elle éprouve un sentiment de plus en plus tendre pour cet homme exceptionnel, qui a littéralement ressuscité d'entre les morts ! Les missives sublimes qu'il lui adresse, et dont maintenant sa soeur n'a plus connaissance, lui vont droit au coeur. Elle est conquise, et se sent moralement engagée.


Pendant tout ces temps, à Rennes, mon père subissait un traitement particulièrement atroce : Tous les jours, il fallait retirer avec une pince les points infectés sur les plaies qui couvraient son visage, ses yeux, son cou, ses mains, atteints de brûlures au troisième degré par le gaz ypérite, puis ensuite les désinfecter à l'alcool pur pour éviter l'infection. (on ne connaîtra les miracles de la pénicilline que vingt cinq ans plus tard...)

Huit mois de souffrances horribles, avant qu'il ne retrouve un semblant de vraie convalescence.

Mais malheureusement, ses blessures les plus graves étaient encore ignorées : Ses poumons et ses bronches étaient irrémédiablement atteints ! Une porte ouverte à ce qui devait l'emporter prématurément, à soixante-six ans : La tuberculose, et un cancer du poumon !

Toutefois, son désir de vivre - il est si jeune et si amoureux -, sera le plus fort. Contre toute attente, il guérit.

Non sans autres séquelles, hélas ! Car en plus de ses blessures par les gaz ypérite, il souffrira toute sa vie d'une dysenterie amibienne contractée dans la fange des tranchées où aucune hygiène n'était possible, au contact des troupes coloniales africaines.

Cette maladie deviendra chronique à partir de ses quarante ans. D'éprouvantes crises lui déchireront le ventre, l'obligeant à suivre, pour le restant de ses jours, un régime alimentaire extrêmement strict : La moindre incartade déclenchait de telles souffrances qu'il était contraint de s'aliter pendant plusieurs jours ! Autre conséquence de cette épouvantable guerre !


Quoiqu'il en soit, c'est en l'hôpital de Rennes que Fernand connaîtra deux joies immenses !

D'abord il recevra la première lettre attendrie de la belle jeune fille lorraine qui depuis bientôt deux ans avait incendié son coeur : Son amour allait peut-être être récompensé !

Puis, le 11 novembre 1918, toutes les cloches de la ville annoncèrent la grande nouvelle : L'Allemagne avait capitulé ! C'était la fin de cet horrible conflit. C'était la Victoire ! C'était la récompense de cinquante mois de sacrifices, de misères... « Sa » récompense au prix de tant de souffrances et de quatre années de sacrifices !


Justement, pensant alors à l'immense bonheur que pouvait ressentir à cet instant cet homme - mon père - j'éprouve le besoin d'interrompre mon écrit ...

Mes yeux se portent à l'endroit de mon bureau où se trouve l'une des rares - mais oh combien précieuses - photographie de l'homme qu'il fut à cette époque.

Emu, je la contemple tendrement. Il est en uniforme de sous-officier, fourragère et ceinturon, médailles sur la poitrine, dont la croix de guerre reçue après sa blessure à Méry, entre SaintJust en Chaussée et Compiègne, en mai 1918.

Je m'attarde sur son visage. Il rayonne d'intelligence. Emprunt d'une fierté justifiée, son regard est droit, hardi, tempéré par un discret sourire des lèvres. Sa beauté est virile, en partie grâce à ses belles moustaches aux pointes relevées. Son front et ses mâchoires sont volontaires. Ses cheveux bruns, parfaitement coiffés, sont partagés par une impeccable raie médiane.

Quelle formidable épopée vient de vivre cet homme, au cours de ces quatre dernières années ! J'imagine les pensées qui pouvaient être les siennes lorsqu'il apprit l'annonce de l'Armistice. Le film de tous ces longs mois de misères et de dangers lui réapparut sans doute alors : L'histoire de sa guerre !

Il me l'avait transmise dans toute son horreur, volontairement, mais aussi dans tout l'orgueil de la victoire. Pour que je m'en montre digne. Et qu'à mon tour je la transmette à ceux qui me succéderont, afin qu'il lui soit rendu hommage pour tant d'abnégation et de courage !

C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai accompli ce travail d'écriture, afin que ma propre descendance et les générations qui suivront, sachent qu'elles ont eu un arrière-grand-père absolument exceptionnel !

Alice à 15-16 ans , avec sa grand-mère ROYER en coiffe lorraine , et un inconnu...

Augustine ROUSSELOT, à droite, au temps de sa rencontre avec mon grand-père HENRIOT ( 1917 )

Sa soeur Laurence

Fernand, à 25 ans.

Ma mère, à 18-20 ans.

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Maurice NONET
Dernière modification le : March 04 2008 18:41:54.
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