Vivre à 20 ans une guerre perdue

LIVRE III
LA MISE A MORT !

L'ALLEMAGNE EST AUX ABOIS...

A partir de cette époque, la fatalité des événements va prendre une dimension telle - jusqu'à l'apothéose finale de l'anéantissement de l'Allemagne hitlérienne - que parler encore de ses petits problèmes personnels serait totalement incongru.

Le film que je vais maintenant dérouler correspond seulement aux faits dont j'ai eus connaissance à cette époque, car ils se sont gravés profondément dans ma mémoire. Pour les autres, j'ai eu bien sûr recours - comme précédemment - à un ouvrage historique pour en préciser avec certitude l'ordonnancement.


Pour hâter l’effondrement de la résistance de l’Allemagne, en avril 1944, Sir Arthur Tedder, maréchal de la RAF, avait donné aux aviations alliées les directives suivantes :

-“ Les principaux objectifs de nos raids demeurent la destruction et l'élimination progressives du système militaire, industriel et économique allemand, ainsi que la destruction des voies de communications essentielles pour l'Allemagne.

Ce qui impliquait les bombardements de toutes les usines et nœuds de voies ferrées, aussi bien en pays nazi, qu’en France, future cible du débarquement des forces alliées !

Cette absence de distinction entre adversaires et ancienne alliée, troublera bien des consciences – dont la mienne - lorsque les super forteresses lâcheront, au mieux, et depuis quatre mille mètres d’altitude, leurs bombes sur les objectifs français désignés...


Sur le front de l’est, le tigre germanique se défend bec et ongles : 175.000 soldats allemands et roumains sont encerclés depuis le début du mois de mai par l'armée rouge dans Sébastopol. La demande de reddition du général Jaenecke, commandant des troupes allemandes, est refusée par Hitler. Celui-ci ordonne d'évacuer Sébastopol par mer... Prouesse de la Kriesmarine : 150.000 hommes pourront être embarqués par bateau à travers la mer Noire vers la frontière de la Roumanie !

Sur le front italien, le 22 janvier 1944, deux divisions américaines débarquent à Anzio, à l’arrière de la ligne de défense allemande, pour accélérer la retraite des forces allemandes.

Dans cette optique, les Alliés viennent de lancer une grande offensive sur le Monte Cassino, pour réaliser ensuite leur jonction avec la tête de pont d'Anzio, et s'ouvrir ainsi la route de Rome.

Ce sont les troupes françaises et polonaises qui sont chargées de réaliser le plus dur de l'offensive. Les Polonais devant en particulier prendre d'assaut les ruines du monastère, où des unités de parachutistes allemands se sont solidement retranchées.

Mais ce sont des unités algériennes et marocaines du corps expéditionnaire français qui parviendront à y pénétrer, et à briser la ligne de défense allemande. Après plusieurs assauts, le général en chef allemand, Kesselring, donnera l'ordre aux défenseurs de décrocher, le 18 mai, avant qu'ils ne soient encerclés.

Rome, en tant que capitale de l'un des deux états de la coalition fasciste, est un objectif de la plus haute valeur symbolique pour les Alliés.

Bien que la retraite des troupes allemandes vers la ligne de défense “Gustav” établie en Toscane, se fasse en bon ordre et soit entrecoupée de contre-offensives redoutables facilitées par le relief, les Anglais et les Américains se livrent à une véritable course vers Rome, négligeant, pour aller plus vite, la possibilité de prendre au piège d'importantes forces adverses.

Le 4 juin 1944, c’est la 88e division américaine qui remporte cette compétition, en arrivant Place Venezia, en face du monumental tombeau du soldat inconnu italien, sous le balcon même d'où Mussolini, au temps de sa splendeur, avait l'habitude d'haranguer le peuple de Rome !

Aujourd'hui, les Alliés occupent effectivement la capitale, où ils sont accueillis en libérateurs par une population enthousiaste. Mais le bilan est lourd : 42.000 hommes, morts, blessés ou disparus.

Le roi Victor Emmanuel III a abdiqué. Il transfère ses pouvoirs à son fils, le prince de Piémont Umberto, promu lieutenant général du royaume.

Le général Badoglio, honni par la résistance italienne, démissionne de son poste de Premier Ministre.


Sur le front de l’est, sous l’irrésistible pression de la contre offensive générale russe, la retraite des armées nazies se poursuit : Le 4 janvier la frontière polonaise est atteinte, le 27, Leningrad est délivrée, et 19 mars, le corps d’armée du secteur sud étant menacé d’encerclement, Hitler est contraint d’envahir la Hongrie, puis la Roumanie, tandis que toutes les nuits, les villes et usines d’armement croulent sus les bombes : Munich recevra 3000 tonnes en un seul raid !


En France, dans la nuit du premier avril 1940, à cinquante kilomètres de Liévin, un train militaire allemand venant d'Amiens, passe à proximité de la gare d'Asq, village proche de Lille. Deux explosions font dérailler quelques wagons du convoi, sans provoquer de victimes.

Furieux, les SS entrent dans la gare, massacrent à coups de crosse le chef de station et deux cheminots, puis ils investissent le village.

Les hommes sont réveillés et emmenés dans un pré. Soixante d'entre eux dont un garçon de onze ans, sont fusillés. Pendant ce temps, vingt six autres habitants d'Asq sont abattus à la mitraillette chez eux. Le prêtre venant assister les mourants, subit le même sort. Officiellement, 86 fusillés, mais en fait plus de 120, avec ceux qui succomberont à leurs blessures…

Lancement d’une fusée V2 à Peenemünde en Poméranie.

1943 : De Gaulle est intronisé

La 'Flack', le meilleur canon de la guerre.

Retour au sommaire <-- --> Chapitre suivant


Maurice NONET
Dernière modification le : March 02 2007 13:35:03.
Site réalisé par Sébastien SKWERES
Valid XHTML 1.0 Transitional