Vivre à 20 ans une guerre perdue

LE GRAND REICH N'EST PLUS !

La guerre titanesque déclenchée par le fol démiurge Führer de l’Allemagne nazie, s’achève sur un monceau de ruines, et une hécatombe telle que jamais encore notre planète n’en avait connue de semblable !

Le grand Reich, qui devait régner sur l’Europe pendant mille ans, connaît aujourd’hui ses dernières convulsions avant de disparaître définitivement.

Après le suicide de Hitler et de sa compagne Eva Braun dans le bunker de la Chancellerie, le siège de Berlin par l’armée rouge, s’achève, en dépit d’une défense héroïque sans espoir : Les 500.000 soldats de la Wehrmacht, fanatisés par les S.S., sont anéantis sous un déluge de feu.

Le 30 avril, les soldats de l'armée rouge plantent leur drapeau sur le Reichstag.

Martin Bormann essaie alors de négocier les conditions d’une reddition avec le général russe Vassili Tchouikov, mais les Soviétiques exigent une capitulation sans conditions ! Bormann, qui tente alors de quitter Berlin avec quelques hommes, mais il semble avoir été tué. Plusieurs généraux du dernier état-major hitlérien se suicident.

Alors que la résistance allemande s'effondre sur tout le front ouest, le grand amiral Donitz tente de rapatrier le plus possible de soldats et de civils qui fuient la Prusse orientale, la Poméranie et la Lettonie, pour éviter l’occupation soviétique. La marine allemande sera utilisée pour leur transport, jusqu'à l'entrée en vigueur de la capitulation.

Les armées allemandes des Pays-Bas, du Danemark et du Nord-Ouest de l'Allemagne se rendent au maréchal Montgomery près de Lunebourg. Le commissaire du Reich en Norvège, Josef Terboven, se suicide le 11 mai pour échapper à la justice.

Donitz envoie le général Jodl et l'amiral von Friedeburg au Q.G. d'Eisenhower à Reims, pour signer la capitulation sans conditions de l'Allemagne. Le lendemain, le maréchal Keitel signe à son tour la capitulation au quartier général soviétique.

Depuis le 23 mai, Donitz a essayé de constituer un gouvernement du Reich sans la participation d’Himmler, qui s’empoisonnera après son arrestation par les Britanniques.

Donitz tente en vain de se faire reconnaître par les Alliés. Les Soviétiques redoutant qu’une entente de l'administration Donitz avec les Alliés occidentaux ne conduise à une alliance contre l'U.R.S.S, protestent vigoureusement….

Considérant avoir des dettes de reconnaissance envers les Russes, les Alliés dissolvent ce gouvernement Donitz, et font arrêter cinq de ses membres...

Dès lors, la réalité du pouvoir en Allemagne, est entre les mains des forces alliées.

Le Reich allemand, fondé en 1871 dans la galerie des Glaces du palais de Versailles, a cessé d'exister sur fond d’apocalypse.

Apocalypse exprimé par la froide rigueur des chiffres :

Le bilan des pertes allemandes : 3.250.000 soldats de la Wehrmacht ont été tués; 1.300.000 civils sont morts dans les bombardements. 1.550.000 Allemands des territoires à l'est de la ligne Oder-Neisse ont disparu, dont 1.000.000 en URSS, en Pologne, en Roumanie, en Yougoslavie, en Hongrie et en Tchécoslovaquie. Soit un allemand sur dix !

La guerre aura coûté à l’Allemagne 700 milliards de Reichsmark.

Sur 16 millions de logements, 5 millions ont été détruits et 3,5 endommagés, soit un édifice sur deux ! Les raids aériens des alliés ont touché 131 villes. Environ treize millions de tonnes de bombes ont été déversées sur le pays.

40 % des moyens de transport, 20 % des installations industrielles et 50 % des écoles sont détruits. Deux Allemands sur cinq sont sur les routes cherchant à rejoindre leurs régions d’origines ou, au contraire, en fuite après en avoir été chassés par les soviétiques.

Dans les zones ouest de l’Allemagne occupée se trouvent encore 1.500.000 prisonniers soviétiques, 600.000 Polonais, 350.000 Italiens, 200.000 Français et Belges, 200.000 Néerlandais, 100.000 Yougoslaves, 60.000 Tchèques, 10.000 Luxembourgeois, 10.000 Norvégiens, 10.000 Grecs et 10.000 Danois. Il s'agit de déportés du travail, de prisonniers de guerre, ou encore de survivants des camps de concentration.

Sinistre bilan !

Soldat russe hissant le drapeau rouge sur le Reichstag. 5 Mai 1945.

Berlin : Signature de la capitulation au quartier général soviétique. De gauche à droite : Stumpf, Von Friedebur et Keitel. 8 Mai 1945.

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Maurice NONET
Dernière modification le : March 02 2007 13:53:00.
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