Vivre à 20 ans une guerre perdue

L'HALLALI !

En France, sur le front des opérations, octobre 1944 confirmera le durcissement de la résistance allemande, tant au nord vers la Hollande, qu’au sud vers Strasbourg.

Mais au centre, le 21 octobre, les troupes américaines ont réussi à s’emparer après des combats acharnés, de la ville d'Aix-la Chapelle. C’est la première grande ville allemande qui tombe aux mains des Alliés. Dans la ville détruite, l'accueil de la population est – curieusement - favorable aux Américains : La tendance générale en Rhénanie est plutôt à laisser les Américains passer, plutôt que de résister...

Car l’ennemi le plus redouté est à l’est : l’U.R.S.S., dont à la mi-octobre les premières unités de l'armée rouge, viennent d'entrer en Prusse orientale... Les Soviétiques y ont pillé, violé et assassiné... Une offensive désespérée des Allemands est parvenue à faire reculer les troupes soviétiques, mais sans qu'elles quittent totalement la Prusse.


En marge de ces événements, les interrogatoires que la Gestapo a fait subir au général von Stulpnagel, grièvement blessé, ont permis d'établir que le maréchal Rommel était impliqué dans le complot contre Hitler...

Une délégation composée des généraux se présente à son domicile, à Herrlingen, où le maréchal bénéficie d'un congé de convalescence suite aux blessures reçues en Normandie, notamment une fracture du crâne.

La délégation lui propose de choisir entre deux possibilités : Soit prendre le poison qu'on lui apporte, soit être jugé à huis clos par la Cour de Berlin, précédé de l’ arrestation de sa femme et de son fils... Rommel monte dans l'auto des envoyés de Hitler, et s’empoisonne en cours de route...

Néanmoins, le maréchal Rommel - dont le nom était devenu légendaire en Allemagne - aura droit, sur ordre express du Führer, à des funérailles nationales ! La femme et le fils de Rommel seront tenus d'assister aux obsèques... Quant aux vraies raisons de sa mort, elles resteront ignorées du public.


En France, une conférence des quatre Grands, a consacré la reconnaissance officielle du gouvernement du général de Gaulle. Il triomphe, mais il doit faire face à une tâche immense : Assurer le ravitaillement, l'ordre, l'harmonie gouvernementale avec les dirigeants communistes.

Car le gouvernement d'Union Nationale, formé il y a six semaines, comporte des communistes auxquels il a confié – dette de reconnaissance envers les soviétiques qui l’ont soutenu lorsqu’il était en concurrence avec le général Giraud ? - les portefeuilles de la Santé et de l'Air !

Pourtant le danger de guerre civile en faveur d’une société de type soviétique, est encore très présent dans de nombreuses régions, notamment dans le sud est. Plusieurs villes, dont Toulouse, ne répondent pas encore à l’autorité centrale.


La défaite de l’Allemagne étant pratiquement acquise, déjà les alliés se concertent pour l’après guerre, afin de délimiter les zones d'influence respectives de chacun des participants.

En Europe, l'URSS obtient 90 % de la Roumanie, 80% de la Hongrie et de la Bulgarie, 50 % de la Yougoslavie. Mais aucun accord ne peut se faire sur le problème polonais.


Succès français : Le 23 novembre, le général de Lattre entre à Mulhouse et atteint le Rhin ! Le raid éclair du général Leclerc avec la 2ième DB - plus de cent kilomètres en 6 jours -surprend les Allemands qui se préparaient à évacuer Strasbourg : 12.500 d'entre eux seront fait prisonniers.

Le général proclame alors aux Strasbourgeois :

-“ Pendant notre lutte gigantesque de quatre années menée derrière le général de Gaulle, la flèche de votre cathédrale est demeurée notre obsession. Nous avions juré d'y arborer de nouveau les couleurs nationales. C’est chose faite !

Pourtant les Allemands se maintiennent sur les crêtes des Vosges, et renforcent leur dispositif défensif entre Sélestat et Mulhouse.

Si la Krieg Marine est déjà très amoindrie, quelques unités, dont le “Tirpitz.”, représentent encore une grave menace pour les Alliés. Après de multiples attaques aériennes, la Royal Air Force vient enfin de réussir à l’éliminer définitivement le 12 novembre : Les torpilles de l’aviation britannique ont réussi à toucher le navire au large de Tromso en Norvège, atteignant sa coque à bâbord, et une tour blindée. Le “Tirpitz” a coulé aussitôt, avec 1.200 hommes d'équipage à son bord.


Un mystère épais entoure la disparition de Richard Sorge, l'as des espions… Selon certaines sources, il aurait été pendu après son arrestation par la police japonaise...

La légende de Sorge avait commencé le 22 juin 1941 avec “l'opération Barbarossa”, l'invasion brutale de l'URSS par les armées de Hitler : Or les Soviétiques en avaient été informés un mois auparavant par Sorge, mais ils ne l'avaient pas cru, d'où leurs lourdes pertes.

Elégant, cultivé, et séducteur, Sorge commence sa carrière d’agent secret de l'armée rouge. Installé à Tokyo, il est officiellement le correspondant d'un journal nazi. Communiste ou nazi, qui est-il en réalité ?

Resté officiellement au service de l'URSS, sa couverture est parfaite. Grâce à Sorge, Staline connaîtra la suite des plans de Hitler. Et il annoncera même, à quelques jours près, l'attaque de Pearl Harbor !

Un tel homme peut-il disparaître si facilement ?


Dans la France libérée, la vie politique reprend lentement en France, avec la parution des premiers journaux, et la disparition de la “ Voix de Londres ”, celle qui, pendant cinq ans, nous avait permis d’espérer.

De Gaulle entreprend, ville par ville, le tour des grandes cités françaises, pour asseoir l’autorité de l’état.

Mi-novembre, la presse publie un décret par lequel toutes les usines Renault sont nationalisées, sans indemnité. Leur propriétaire et fondateur historique, Louis Renault - qui a été emprisonné pour collaboration économique avec l’ennemi - décède deux mois plus tard.

Stupéfaction ! Le député communiste Maurice Thorez qui a trahi la France pour se réfugier à Moscou dès les premiers jours de la guerre en septembre 1939, est amnistié par le général de Gaulle !

Quelques jours plus tard, le 4 décembre, le chef du gouvernement français sera reçu en grande pompe à Moscou, par Staline en personne ! En revanche, alors que tout le monde s’attendt à un geste de réciprocité envers les U.S.A., de Gaulle refusera une invitation de Washington...

Serait il rancunier ?

Les blindés U.S. foncent sur Aix-la-Chapelle.

Contre-offensives dans le Pacifique entre 1943 et 1945. Les généraux MacArthur et George Marshall.

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Maurice NONET
Dernière modification le : March 02 2007 13:53:01.
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