Vivre à 20 ans une guerre perdue

L'AFFAIRE DES MINES DE LENS

Quand je reprendrai la direction du Nord, je n'étais plus le même jeune homme que trois mois auparavant.

D’abord, j’avais un titre : “ Représentant Délégué de la Compagnie Bull ” ! De plus j’étais missionné auprès des toutes-puissantes Sociétés des Houillères du Nord-Pas-de-Calais, pour y promouvoir l'implantation des machines à statistiques « Bull ».

Ensuite, en supplément de mon salaire déjà fastueux à mes yeux, je toucherai désormais une commission sur chaque affaire que je traiterai.

Enfin, j'avais changé de plumage, et adopté un aspect vestimentaire que j'estimais davantage en rapport avec mes nouvelles fonctions.

Cela se traduisait par le port d'un chapeau de feutre gris à bord roulé “ Borsalino ”, d'un costume marine croisé trois pièces, d'un pardessus gris foncé, de gants, d'un parapluie, et d'une pipe soigneusement choisie que je tenait serrée entre les dents.

Mutation qui avait fait l'objet de minutieux essayages devant les glaces des commerçants de luxe qui n’avaient pas encore trop souffert des restrictions, mutation dont le premier objectif consistait à me vieillir. Tentative dérisoire, tout autant que sera celle que j'entreprendrai, cinquante ans plus tard, pour paraître encore jeune !

Ainsi métamorphosé, j'entamais la seconde étape de ma carrière à Douai, conscient qu'il y avait désormais deux personnages en moi. L'un, toujours aussi naïf de jeune homme inachevé, complexé et anxieux devant l’amour, l'autre, professionnellement assuré et devenu ambitieux.

La transformation de l'emballage était tellement flagrante et soudaine - je pourrais même dire saugrenue -, qu'elle sera diversement appréciée... Je croirai discerner quelques sourires peut-être moqueurs... Mais qu'à cela ne tienne, j'étais bien décidé à garder mon nouveau “ look ”.

Autre triple performance, je parviendrai à accorder le rythme de mon pas avec celui de mon parapluie au bout de mon bras droit, tandis qu'à gauche se balançait ma lourde serviette neuve signe extérieure de ma nouvelle promotion, et le maintient en position horizontale de ma pipe, coincée entre mes dents !

C'est dans cet appareil que je me présentais, pour la première fois, aux grands bureaux de la Société des Mines de Lens, en mars 1941.

Il va de soi qu'on ne pouvait se déplacer à l'époque que par le train, car toutes les voitures automobiles avaient été réquisitionnées par les Allemands, ou à pied. J'arrivais donc pédestrement devant ce qui me sembla être un immense et majestueux château à l'architecture anglo – flamande, au centre d'un grand parc à la française parfaitement entretenu.

Devant les grilles, des gardes en uniforme impeccable filtraient les entrées. De splendides Citroën traction avant noires, toutes brillantes, allaient et venaient dans la grande allée qui menait au bâtiment. Puis, deuxième filtrage dans un hall de cathédrale, effectué cette fois par un huissier cérémonieux et impassible. Dans ce décor élyséen, je me sentais rapetisser en proportion de la hauteur des plafonds...

Les bureaux de la direction se trouvaient à l'étage. Longue, large et haute galerie, éclairée par une suite de vastes fenêtres, plafond à caissons. Somptueux !

Un appariteur m'invite à patienter en me priant de m’asseoir sur une banquette de velours rouge, placée juste en face de la porte du Secrétaire Général, le tout puissant monsieur T. !

Par une double porte matelassée de cuir cloutée de cuivre, je suis ensuite introduit dans une immense pièce aux magnifiques boiseries de chêne. Assis dans le fond, un personnage m'observe. Je m'approche d'une démarche mécanique, avec armes, bagages et parapluie, aussi à mon aise qu'un iroquois reçu en audience par le roi Soleil à Versailles !

Une voix affable et gaie, teintée d'un léger accent méridional, me parvient, ce qui m'évite une entrée en matière que je n'aurais pu que bredouiller, tant je suis paralysé d'intimidation :

-“ Il faut que vous sachiez, jeune homme, que la Société des Mines de Lens est une "puissance" : Vingt mille mineurs au fond, dix mille ouvriers au jour, quatorze puits d'extraction, usines de triage, cokeries, chemin de fer, hôpitaux, églises, écoles... Nous sommes un véritable état dans l'état,et nous nous permettons de tenir tête aux Allemands qui ont besoin de notre charbon pour fabriquer l'essence synthétique indispensable à leurs blindés et à leur aviation.

-“ Notre direction a décidé de mécaniser ses services "paie du personnel", soit par l'intermédiaire de votre Compagnie Bull, soit par la concurrente, "Electro-Comptable". Vous commencerez vos études demain, au puits d'extraction de la fosse 9 de Lens .

A la fin de ce monologue, l'appariteur réapparaît, et me reconduisit de l'autre côté de la double porte de cuir...

C'est ainsi que débutera un travail forcené de quatre mois au cours desquels je découvrirai un monde étrange et totalement inconnu, autonome et monolithique de la mine. Tout y est différent, le travail, les mœurs, la nourriture, le langage, les coutumes. Univers clos : On est mineur de père en fils, à la même fosse, dans le même coron.

Le coron est un ensemble de cinq à six cents maisons, toutes rigoureusement identiques, groupées autour d'un puits d'extraction avec son chevalet, sa maison d'ingénieur et son l'église. Ces maisons, parfaitement alignées, sont ordonnées selon un quadrillage de rues parfaitement régulier, donnant à l'ensemble une impression de monotonie et de tristesse, aggravée par le noircissement des façades dû à la poussière de charbon.

La vie familiale est rythmée par la sirène de la fosse. Ensevelissant et ramenant à la lumière par sa double cage d'ascenseur, les quatre à cinq cents mineurs répartis en trois postes de huit heures.

Le paysage, plat et terne sous un ciel souvent nuageux, est dominé par deux édifices: le clocher de l'église, et l'architecture métallique et arachnéenne du chevalet, au sommet duquel tournent, en sens inverse l'une de l'autre, les deux « molettes » - très grandes roues d’environ dix mètres de diamètre - servant de renvoi aux câbles d'acier qui retiennent les deux cages d'ascenseur.

Je reviendrai souvent sur le monde particulier de la Mine tout au long de ce récit, car mon séjour à Douai, puis à Lens, que je croyais être une simple étape dans ma vie puisque je rêvais toujours d'aventures lointaines outre mer, allait être déterminant pour la suite de mon existence.

Pourtant, si en ces jours de mars 1940, une diseuse de bonne aventure m'avait prédit que ce serait un ancrage définitif dans cette triste région, j'aurais éclaté de rire, vu le peu d'attirance que j'avais pour ce pays sans charme.

L'avenir démentira ces fâcheuses impressions, car, ainsi que Enrico Macias l’a si bien chanté, je peux aujourd'hui affirmer en toute certitudes et convictions :

-“ Les gens du Nord,

Ont dans le cœur,

Le soleil d’or

Qu'ils n'ont pas dehors.

Les gens du Nord,

Ont dans les yeux

Le bleu du ciel...

Mais revenons aux Mines de Lens. J'étudierai donc durant quatre mois les méthodes originales de calcul de la paie des ouvriers travaillant à l’extraction du charbon.

Elles tenaient compte d'un salaire basé sur la quantité de houille extraite par équipe. Quantité comptée en “ berlines”, et payées selon un tarif évalué par le « porion » - sorte de contremaître sous ingénieur - d'après les difficultés du terrain. Ces sommes étaient ensuite réparties entre les ouvriers suivant un barème qui variait selon la qualification de chacun. Particularités que je devrai assimiler sur place, dans les bureaux de la fosse situés juste aux pieds du chevalement.

Quelques employés travaillent dans ces bureaux envahis par la poussière et l'odeur du charbon, au milieu d'un tumulte mécanique de centaines de berlines se heurtant bruyamment, des sifflements et chuintements d'un hall de gare où manœuvreraient en permanence dix grosses locomotives à vapeur sous pression.

J'envisageais une centralisation de ces documents de base aux grands bureaux, qui permettrait ensuite la mécanisation par la création de cartes perforées. Mais que d'embûches, de cas particuliers. Et je ne parle pas des réticences, voire de l’hostilité du personnel en place, redoutant la perte de leur emploi...

Ni de la menace potentielle de la firme concurrente qui travaillait de son côté, dans le but, elle aussi, d'enlever le marché !

Cette dernière avait tenté au départ de manœuvrer avec la Direction des Grands Bureaux grâce à ses relations : Mon homologue avait le redoutable avantage d'être un authentique ingénieur des Mines, et par conséquent d'avoir des amis sur place, et de peser ses quarante-six ans d’âge... Mais ces avantages allaient l'endormir dans la certitude de triompher sans difficulté... Et peut-être de ce fait survolera-t-il un peu trop légèrement les arcanes de cette comptabilité si particulière et originale.

Quoi qu'il en soit, nos projets tombèrent le même jour sur le bureau du Secrétaire Général... On était fin juin.

Quelques jours après, monsieur T. me convoquera pour la deuxième fois dans son splendide bureau. D'une voix toujours aussi affable et gaie, il m'informera que la Société des Mines de Lens ne pouvait donner suite à la proposition de la Compagnie Bull, ses conditions financières étant deux fois plus élevées que celles de sa concurrente !

Le double : Je bondis ! Oubliant toute retenue, je déclare que je connais le matériel et les prix de mes adversaires, leurs prestations... A qualité égale, elles devraient être plus chères d'un tiers. Il y avait donc tricherie !

Le terme était lâché ! Aussitôt j'enchaînais mon argumentation. Longuement, véhémentement, j'énonçais mes chiffres, mes preuves... A la fin, tout en sachant combien celle-ci était risquée, je fis cette proposition :

-“ Si vous le désirez, je refais tous les calculs de mes concurrents ! Je vous démontrerai, matériel par matériel, point par point, qu'il y a eu supercherie !

Régna un silence angoissant... Puis je croirai entendre tant j’étais ému :

-“ Merci, jeune homme, votre mission est terminée.

Le visage de mon interlocuteur était suave, teinté d'ironie. Et Monsieur T. formula alors de surprenante manière :

-“ Avez-vous déjeuné, jeune homme ?

Mon estomac répondit le premier… Il faut dire pour sa défense, que mon alimentation de l’époque était aux limites des rations de survie depuis le début de mes travaux à Lens :

-“ Non Monsieur, mais...

-“ Bien, prenez vos affaires et venez avec moi.

Quelques minutes plus tard, je me retrouvais à l'arrière d'une splendide traction avant noire six cylindres, conduite par un chauffeur en livrée !

La voiture s'immobilisa devant une imposante demeure, du type “ maison d'ingénieur ”. Nous descendons. Le hall était cossu. Une très belle jeune femme, grande et élégante, s'avance en souriant vers son mari. Ils s'embrassent, rieurs et amoureux.

-“ Ah ! Choupinette, j’oubliais : Je te présente le représentant délégué de la Compagnie Bull... Il va déjeuner avec nous. Mais sert-nous d’abord un verre de Porto.

Tous mes complexes se réveillent, aggravés par la fatigue. Je suis lamentablement aphone, d'autant que, comble de motifs paralysants, me parvient aux narines le fumet d’un gigot d'agneau parfumé de feuilles de laurier, mon régal ! Le Porto exacerbant mon appétit, j'étais aux limites de la syncope.

Je devais les amuser car ils m'observaient avec sympathie. Rouge de honte et conscient de mon manque total de civilité, mais ce fut plus fort que moi, je me jetais sur la nourriture!

Mon coup de fourchette les fera pouffer de rire, tandis qu’eux- mêmes, ils grignotaient.

Choupinette remplissait mon assiette dès que celle ci était vide... Un peu plus ou un peu moins, de toute façon, le mal était fait... Quand je serai rassasié, je me confondrais en excuses !

Las, le pire était encore à venir ! Le poids du mouton, des flageolets, l’effet de l'alcool, et surtout l'accumulation des fatigues et des veilles des jours précédents, firent que soudain une irrésistible envie de dormir s'abattit sur moi comme une chape de plomb ! Toute honte bue, je m'endormis aussi profondément que jadis Turenne sur son affût de canon, mais de façon beaucoup moins héroïque !

Ce désastre mondain aura des effets que je n'aurais jamais osé imaginer : Vers 18 heures, “ Choupinette ” vint me réveiller avec une tasse d'un excellent café. Puis, quand son mari revint du bureau, toujours aussi gai et amoureux tel un collégien, ils me proposèrent de me reconduire à Douai où ils avaient à prendre chez un antiquaire, une commode Louis XVI.

Quand la voiture me déposera arrivée à destination, j'entendrai :

-“ La Société des Mines de Lens vous fera connaître sa décision sous quarante-huit heures. Au revoir, jeune homme.

Comment exprimer le désarroi et l'incertitude ressentie ce jour-là ? L’échéance de l'annonce de mon échec à la Direction de la Bull en raison de mon insolente réaction professionnelle et de ma ridicule incivilité lors d’un repas, me traumatisaient d’avance.

Combien me manquait alors le réconfort d'une tendresse féminine, car depuis mon arrivée à Douai, tout entier à mon travail, je n’avais noué aucune relation !

Faute de mieux, finalement, j'allai chercher consolation et oubli dans la chaleur d'un dîner très arrosé dans un restaurant “ marché noir ” !


Par rapport à décembre 1940, la ville de Douai avait beaucoup changé. Le haut état-major allemand ayant abandonné son projet d'invasion des îles britanniques, Douai avait fait le plein des garnisons allemandes. Les rues, sous le pâle soleil nordique d’un prochain printemps, reprenaient une certaine animation.

Après mon succès à la Chambre des Mines, j'avais quitté ma soupente de la famille D.. Mais j'y avais laissé un peu de mon cœur... Jamais je n'oublierai ma modeste chambre mansardée, ni les deux bons vieux si généreux qui m'avaient ouvert leur porte alors que j'étais au bord du désespoir, une nuit de l’hiver enneigée de décembre 1940...

J'habitais désormais un très grand studio chauffé, avec salle de bains et bureau, rue des Foulons. Ma logeuse, Mme C., était une veuve d'une cinquantaine d'années, propriétaire avec sa fille d'une grande maison double, d'aspect bourgeois et cossu.

Mon nouveau confort était indéniable, mais il avait l’inconvénient d’être fort éloigné de la gare par laquelle je faisais de fréquents déplacements en train. Mais qu'importe, à cette époque, personne n'avait peur de parcourir à pied trois ou quatre kilomètres deux fois par jour !

Mais revenons à mes démêlés avec la Société des Mines de Lens. Depuis le déjeuner aux flageolets, le doute ne m'avait pas quitté. Avant d'adresser à ma direction la lettre d'aveu de mon échec, j'avais décidé d'attendre les quarante-huit heures annoncées pour le verdict.

Ces deux jours passèrent, dans l'inquiétude.

Enfin, un motocycliste des Mines de Lens vint me dire qu'une voiture passerait me prendre chez moi le lendemain matin. J'allais bientôt connaître le premier échec de ma jeune carrière.

Mais non ! On m'appelait pour signer l'un des plus gros contrats que la Compagnie Bull ait encore enregistré ! Fabuleux ! A moins de vingt et un ans, j'avais remporté un énorme marché ! Je n'oublierai jamais l'ivresse de cet instant !

Aussi vite que le doute m'avait envahi, le bonheur de la réussite m'embrasa tout entier. Ma confiance professionnelle revenait, et l'assurance aussi. N'étais-je pas le représentant délégué de la Compagnie Bull chargé de traiter avec le Secrétaire Général des Mines de Lens ?

Lors de la rédaction du contrat, j'aurai l'audace d'exiger le privilège d'un “ Ausweiss ” permanent entre Lens et Paris ! Document aussi rare qu’exceptionnel, que la Kommandantur de Bruxelles me le délivra dans les jours qui suivirent avec la flatteuse, mais inexacte mention : « Ingénieur ».

Titre qui me sauvera, à plusieurs reprises, de bien des situations délicates avec la Feld Gendarmerie ou avec les patrouilles allemandes... Car “ Doctor” et “ Ingenior ” étaient deux mots magiques pour tous les militaires et fonctionnaires d’outre Rhin !

Depuis ce jour, je pourrai donc retourner désormais à Paris, aussi souvent que je le désirais !

Mon premier voyage, entrepris début de juillet après trois longs mois de solitude, sera exceptionnel par les éloges de mes employeurs, et par la chaleur de l'affection familiale. Et peut être surtout par la fierté de ma mère qui souvent s'exclamait avec fierté en me regardant :

-“ J'étais sûre que tu réussirais mon grand garçon !

De retour dans le nord, je souhaitais régler un petit compte au sujet d'une défaillance malencontreuse à la suite d'un trop copieux repas gigot flageolets au domicile de Choupinette… L’humiliation de ma voracité et de mon assoupissement, m'étaient restés en travers de la gorge. Je méditais une revanche.

Il y avait à Douai un hôtel restaurant d'une exceptionnelle qualité et dont la majorité des clients était, bien sûr, des officiers Allemands... Je m'y rendis, exhibant ma carte d’ingénieur de la Kommandantur, pour y commander un excellent dîner. Puis j’allais inviter, au nom de la Bull, monsieur et madame T…. J'avais tout prévu. Même une liste de sujets de conversation pour que tout soit parfait...

La réception serat aussi réussie que je l'avais souhaité, ayant décidé cette fois de ne manger et boire que modérément, afin de pouvoir veiller à ce que mes hôtes ne manquent de rien. Notamment en vins.

Monsieur T. se révéla être un connaisseur... Il fit honneur à toutes les crus que je lui servirai, s’étonnant même qu’en cette époque de guerre, la cave d’un grand restaurant puisse encore receler d’aussi bonnes bouteilles, principalement en vins de Bordeaux.

Il but et mangea avec gourmandise... Au point de manifester même une gaieté exubérante à la fin du repas... Allant jusqu'à chanter des refrains d'étudiants, dont un que je ne connaissais pas, particulièrement leste, sur l'air de “ La Marche américaine ” :

-“ Ah oui ! Je le sens bien, tu me l'as mis...

Ce n'est plus ton petit doigt qui me chatouille ...

qui scandalisa son épouse élevée au Couvent des Oiseaux, et qui tentera en vain de calmer son amoureux mari en pleine euphorie...

Tout s'était déroulé selon mes plans. Mon but avait été atteint : L’offense du gigot de mouton flageolets, était effacée.

Double chevalement d’un « carreau » de fosse...

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Maurice NONET
Dernière modification le : March 02 2007 13:53:08.
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