Paris, sans attendre l’arrivée des troupes alliées, se révolte !
Le 18 août, le chef des FFI, Rol-Tanguy, appelle à la mobilisation. La CGT et la CFTC, à la grève générale. Un dernier convoi comptant un millier de déportés quitte le camp de Compiègne. Le 19, la préfecture de police est occupée par des policiers résistants. Parallèlement, le Comité parisien de Libération et le Conseil national de la Résistance, proclament l'insurrection.
Le 20, l'Hôtel de Ville est libéré; les FFI harcèlent les Allemands; des barricades sont dressées. Craignant le sort de Varsovie ou un débordement communiste, Chaban-Delmas obtient une trêve de von Choltitz, gouverneur du Grand Paris, qui a reçu de Hitler l’ordre formel de détruire tous les édifices historiques et tous les ponts, avant de se rendre. Il accepte de suspendre les ordres de destruction.
Le 21, la presse résistante est vendue au grand jour. Les combats se poursuivent. Le 22, les FFI délivrent les internés de Drancy. Le lendemain, les attaques des FFI se multiplient, mais ne peuvent venir à bout des réduits allemands.
Enfin, le 23 août, la 2ième Division Blindée s'élance, avec l'ordre du général Leclerc de s'emparer de Paris.
Le 24, à 21 h, les cloches de toutes les églises de Paris sonnent à la volée : Le premier détachement de la 2ième DB est arrivé à l'Hôtel de Ville. Le 25, les FFI et la division Leclerc réduisent les derniers îlots allemands.
Von Choltitz remet sa reddition au colonel Rol-Tanguy et au général Leclerc.
Le 25, à l'Hôtel de Ville, le général de Gaulle répond à ceux qui lui demandent de proclamer la République :
-“La République n'a jamais cessé d'exister !
Sous entendu : En juin 1940, la « vraie » France n’a pas demandé d’armistice, elle a continué la guerre depuis Londres...
Dans l'exultation générale, beaucoup de parisiens se découvrent subitement une âme de résistant… Certains individus, pas toujours les plus recommandables, manifestent soudain un patriotisme excessif, tardif...
En s'en prenant notamment aux femmes qui avaient manifesté un peu trop de goût pour l'uniforme allemand… A certains commerçants, à des personnages soupçonnés de collaboration… Et aussi, malheureusement, en assouvissant bien souvent des rancunes personnelles...
Nombreuses seront des exécutions sommaires, sans jugement, de personnes parfois innocentes, en ces heures de gloire et d’inévitables exactions... Pratiques qui se prolongeront de longues semaines encore, avant que ne se rétablisse définitivement l’autorité de l’Etat.
Déviance perverse qui se produira dans de nombreuses régions libérées, notamment dans le sud est de la France.Mais ces phénomènes marginaux, inévitable en raison du vide politique du moment qui permet toutes les errances, ne fait pas oublier l’essentiel : Paris est sauvé de la destruction totale exigée par Hitler !
C’est ce que proclamera de Gaulle depuis les marches de l’Hôtel de Ville :
-“ Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Libéré par lui-même ! Libéré par son peuple, avec le concours des armées de la France !
Car il faut se rappeler que dans les plans stratégiques directeurs de l’état Major du général Eisenhower, la libération de Paris n'avait pas été une priorité pour les Anglo-américains...
Libération de Paris. Le général Leclerc passe sous l’Arc de Triomphe.
Prisonniers allemands capturés près de l’Arc de Triomphe... Spectacle à rapprocher de la photo de juin 1940, où en ces mêmes lieux défilait une orgueilleuse parade militaire nazie...